Prendre le temps de 'COM... PRENDRE' ce qui s'est RÉELLEMENT passé.

Publié le par R.B

http://www.voltairenet.org/article141430.html   [ Lire Pour mieux Comprendre les mécanismes ]

 

Dette du Sud, dette états-unienne : quelles réalités ?

 

La dette des pays du Sud semble exorbitante. Elle est pourtant cinq fois moindre que celle des États-unis. Mais elle seule est exigible. [...]

 

[...] la Banque mondiale s’attache à partir de la fin des années 1960 à contrecarrer l’influence soviétique et les velléités indépendantistes. Dans ce but, elle va prêter massivement aux alliés stratégiques des États-Unis (souvent des dictatures comme au Zaïre, en Indonésie, au Chili, au Brésil, en Argentine...) pour renforcer la zone d’influence occidentale. Par conséquent, avec la complicité des classes dirigeantes du Sud, la dette est multipliée par 11 entre 1968 et 1980 ; c’est le prélude à un tournant tragique : « la crise de la dette ».

En 1979, les États-Unis décident d’augmenter fortement leurs taux d’intérêt pour attirer les capitaux et relancer leur économie. [...] de 4-5 % dans les années 1960, ils passent à 16-18 %.

Du jour au lendemain, les pays du Sud doivent rembourser quatre fois plus d’intérêts.

[...] Au début des années 1980, les règles du jeu sont délibérément changées et le piège se referme.

Un pompier au service des pyromanes entre alors en scène : le Fonds monétaire international (FMI). Plus personne ne souhaitant prêter d’argent aux pays du Sud qui ne peuvent plus rembourser, le FMI se charge de leur « venir en aide » (en fait, leur prêter afin qu’ils puissent sur le champ... rembourser leurs créanciers) mais en contrepartie, les prêts qu’il accorde sont conditionnés à une politique établie à Washington et d’inspiration très largement néolibérale :

[...]  Les pays du Sud perdent là leur souveraineté politique et économique, supportant dès lors un nouvel esclavage.

[...] Secundo, aux Etats-Unis, les règles promues avec fermeté [ en direction des pays du Sud ] ne sont absolument pas respectées.

[...] Par leur puissance économique, financière, politique et militaire, les États-Unis sont maîtres du jeu.

Néanmoins, il existe un certain nombre de similitudes entre les dettes des pays du Sud et du Nord. En effet, dans les deux cas, elle permet un transfert important de richesses des populations pauvres vers les classes dominantes. [...]

 Austérité et rigueur au Nord, ajustement structurel au Sud… Le Traité constitutionnel européen, refusé en France en mai 2005, constituait une tentative supplémentaire en ce sens. Cette donnée établit parfaitement un point fondamental : le clivage important n’est pas Nord/Sud mais entre ceux qui profitent de la dette et ceux qui la supportent, qu’ils soient au Nord ou au Sud.

[...] Le Comité pour l’annulation de la dette du tiers-monde (CADTM) revendique l’annulation totale et inconditionnelle de la dette extérieure publique du tiers-monde et l’abandon des politiques d’ajustement structurel imposées aux pays du Sud. Cette annulation est facilement réalisable puisque la dette des pays du tiers-monde représente moins de 3 % du montant total des dettes mondiales, il ne manque que la volonté politique. [...] (expropriation des biens mal acquis par les élites des pays en développement et rétrocession aux peuples, taxe de type Tobin sur les transactions financières, impôt mondial exceptionnel sur les grosses fortunes...).

Parallèlement, une nouvelle architecture financière internationale est indispensable. Le CADTM réclame l’abolition du FMI, de la Banque mondiale et du Club de Paris, et la fondation de nouvelles institutions dont les missions seraient centrées sur la garantie des droits humains fondamentaux.

 

 

Publié dans THÉORIE - PRAXIS

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