>> LE DIPLO du 10 Juin 2010 est À RELIRE ET À MÉDITER... en léger différé

Publié le par R.B, BR, ou RBBR selon l'état des Forces Réelles

10 juin 2010

Le Monde diplomatique

La valise diplomatique

Vers un Iran post-Ahmadinejad

par Sharareh Omidvar

Le 12 juin marque l'anniversaire de la « révolution verte », le mouvement de contestation le plus important qu'a connu l'Iran depuis les années 1980. A l'intérieur comme à l'extérieur du pays, les mobilisations se multiplient pour célébrer cet événement. MM. Mir-Hossein Moussavi et Mehdi Karoubi, les deux candidats contestataires, ont exigé l'autorisation d'une manifestation à cette occasion. Il est peu probable que leur demande soit satisfaite. A l'extérieur, un peu partout dans les grandes villes européennes et américaines, différents comités, à la composition hétérogène, se préparent pour commémorer cet anniversaire.

Cependant, le mouvement s'est affaibli, d'abord à cause de la répression sans précédent qui sévit dans le pays. Après des années d'apaisement, Téhéran est redevenue la scène d'exécutions officiellement reconnues comme politiques. Arash Rahmanipour et Mohammad-Reza Ali-Zamani, accusés d'avoir participé à des manifestations et d'être membres du Conseil pour la monarchie (groupe terroriste selon le gouvernement iranien) ont été exécutés le 29 janvier 2010. Plus récemment encore, Farzad Kamangar, jeune instituteur, journaliste et militant de droits humains a été exécuté avec cinq de ses compagnons : Ali Heydarian, Farhad Vakili, Shirine Alamholi, Mehdi Eslamian. Ils étaient accusés d'être membres du groupe sécessionniste baloutche Pajak.

Toutefois, la répression n'explique pas tout. Dès ses prémices, le mouvement vert souffrait de contradictions internes, en premier lieu d'une composition sociale marquée par l'absence des couches populaires.

En effet, ce front uni contre la fraude électorale était formé en grande partie par de jeunes citadins appartenant aux couches moyennes et aisées, en particulier des jeunes filles. Ce qui les réunit est avant tout un sentiment « anti-traditionaliste ». Pour certains, ce sentiment se limite aux revendications libérales à l'occidentale, pour d'autres il est enraciné dans une vision patriotique, considérant que la domination des traditionalistes a fait reculer le pays et l'a discrédité aux yeux du monde entier. Les étudiants - la partie la plus politisée de la jeunesse - n'ont pas joué de rôle moteur, malgré le renouveau des idées de gauche parmi eux au cours de ces dernières années. Le dénominateur commun de la majorité des jeunes est leur opposition à l'autoritarisme dominant, dont le président Mahmoud Ahmadinejad est le symbole.

Les couches moyennes citadines constituent également une autre base du mouvement contestataire : médecins, cadres, universitaires, enseignants, fonctionnaires, une grande partie des artistes, acteurs, réalisateurs, écrivains... Bien que toutes ces couches sociales s'opposent aux politiques menées par M. Ahmadinejad, il est difficile d'envisager à long terme une convergence entre leurs revendications. En effet, elles n'ont pas subi de la même façon les conséquences désastreuses des orientations économiques du chef de l'Etat. Cependant, il semble qu'elles partagent certaines aspirations : un Etat de droit, la fin des privilèges gouvernementaux, la liberté de presse... et une même inquiétude concernant l'instabilité économique et sociale et des prises de position aventureuses sur la scène internationale.

Une partie de la grande bourgeoisie soutient également le mouvement. Les nantis vont des médecins actionnaires des hôpitaux luxueux (comme l'hôpital Day qui ressemble plus à un hôtel cinq étoiles, et qui exige des milliers d'euros pour chaque intervention) aux nouveaux riches qui ont fait une immense fortune depuis la révolution (technocrates proches du régime, entrepreneurs, chefs d'entreprise...). Pour un grand nombre d'entre eux, il s'agit plutôt d'une farouche opposition à M. Ahmadinejad que d'une sympathie pour MM. Moussavi et Karoubi.

Le mouvement vert n'a jamais pu mobiliser les couches défavorisées, et cela sans doute est son principal handicap (...)

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