>> « Nous avons écouté cet enregistrement et il montre que la victime n'a jamais prononcé ces mots »
Monde - le 28 Juillet 2011
Nafissatou Diallo, la femme de chambre qui accuse Dominique Strauss-Kahn de crimes sexuels, doit s’exprimer publiquement ce jeudi à 18 heures (heure française), afin de remercier ceux qui la soutiennent depuis le début de l’affaire.
Hier, elle a été entendue pendant 8 heures par le procureur de Manhattan à propos d’une conversation téléphonique avec un détenu qui a eu lieu le lendemain de l’agression présumée. D’après le New York Times, Nafissatou Diallo aurait téléphoné à un de ses amis, emprisonné dans l’Arizona pour une affaire de drogue, pour lui parler de l’affaire. Elle lui aurait déclaré, à propos de Dominique Strauss-Kahn : « Ce type a beaucoup d'argent, je sais ce que je fais ».
Cette conversation en peule - l’ethnie d’origine de Nafissatou Diallo - avait apporté un doute sur les intentions de la victime présumée. Mais selon son avocat, Kenneth Thomson, l’échange téléphonique aurait été mal traduit. « Nous avons écouté cet enregistrement et il montre que la victime n'a jamais prononcé ces mots », indique-t-il. Selon lui, Mme Diallo aurait indiqué à son ami : « Quelqu'un a essayé de me violer et c'est quelqu'un qui a du pouvoir, un homme important ».
Nafissatou Diallo a décidé de sortir de son anonymat en début de semaine, en accordant une interview à la télévision américaine ABC dans laquelle elle explique ne jamais avoir formulé les propos reprochés par le New York Times. Elle reconnaît néanmoins avoir déclaré « je sais ce que je fais », mais à propos du fait de recourir à un avocat. Durant cette interview, diffusée intégralement mardi, la victime présumée s’est également expliqué sur ce qui s’est passé, selon elle, le 14 mai dernier : « Je suis entrée dans la suite en disant trois fois ‘’Hello, femme de ménage’’, et tout à coup j'ai vu un homme nu, j'ai dit ‘’Oh mon Dieu je suis si désolée’’, mais il s'est jeté sur moi, a fermé la porte et m'a poussée » a-t-elle affirmé.
Après ce témoignage, le procureur a décidé de repousser la prochaine audience au 23 août prochain, pour avoir plus de temps pour enquêter.
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