La nature de l'avenir ( Le Droit de lécologie )
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1. Il ne sert à rien de s'en prendre aux politiciens de ne pas nous avoir donné le pouvoir. Il faudrait presque les remercier de nous avoir administré la preuve de l'impossibilité d'une prise de pouvoir uniquement politique. On ne peut transformer une société autoritairement sans une base sociale décidée et cohérente. La politique des socialistes a reflété l'état réel de la France petite bourgeoise, il ne pouvait en être autrement sans de forts mouvements sociaux pour arracher le pouvoir à la technocratie.
2. Il ne sert à rien de vouloir recomposer un nouveau parti, vouloir renouveler les idées alors que c'est justement les idées qui manquent et qui ont manqué le plus, incapables de fonder une fraternité concrète. Les idées ne peuvent que manquer, en effet, s'il faut qu'elles réalisent le miracle de créer la société qu'il leur faut par un simple transfert de pouvoir, nous préservant de toute action politique. C'est justement ce que l'expérience socialiste récuse, n'ayant pu faire mieux, ce qui est déjà beaucoup, que de civiliser sa brutalité.
3. Il ne sert à rien, dans ces conditions, de prendre le pouvoir. Si le pouvoir ne peut changer la société, autant le confier aux gestionnaires modérés. Ce qu'il nous faut, c'est changer la société. Pour cela, ce ne sont pas les partis qu'il faut regrouper, c'est tout ce peuple de gauche recroquevillé sur sa part de jouissance arrachée au passé. Il faut donner vie au mouvement social, qu'il organise sa solidarité, qu'il délivre la parole. Il faut regrouper tout ce qui existe dans de grandes fêtes où l'intelligence doit s'allier au coeur, les énergies tendues vers les autres, à l'écoute des différences pour une mise en commun de notre fragile dignité. Ici ou là, nous reprendrons les idées qu'il faut pour rendre compte de notre être ensemble. Petit à petit, sans vouloir contrôler ce qui s'organise en divers sens, par l'invention et la rigueur nous changerons les esprits et nous changerons la vie, comme jadis au mois de mai. Le pouvoir nous le prendrons dans la rue (prise de parole) pas dans un ministère. C'est ce qu'il faut avoir compris, radicalement, pour se servir des ministres et ne pas leur demander de prendre notre rôle. C'est à nous de montrer ce qu'on peut faire, des communistes aux écologistes et ailleurs: se rencontrer d'abord, se réunir.