SOUVENEZ-VOUS DANS "Politis," du jeudi 21 septembre 2006

Publié le par R.B

SOUVENEZ-VOUS

DANS 

Politis,

DU

jeudi 21 septembre 2006

La LCR à la peine

Michel Soudais

Le refus de la Ligue de rejoindre le rassemblement antilibéral passe mal, alors que cette perspective séduit de plus en plus le PCF.

 

Les fêtes de l’Huma se suivent mais ne se ressemblent pas. L’an dernier, l’attention médiatique s’était portée sur l’accueil bruyant fait à Laurent Fabius lors d’un débat auquel le député de Seine-Maritime avait été convié pour parler de l’avenir de l’Europe après le rejet du traité constitutionnel. On se souvient qu’un oeuf lancé par un petit groupe de provocateurs, en présence de quelques caméras, avait aussitôt été interprété comme une manifestation d’hostilité des communistes à l’encontre de l’ancien Premier ministre. Rien de tel cette année, où le candidat à la candidature socialiste s’est promené dans les allées de la fête sans rencontrer d’hostilité. En revanche, c’est une véritable bronca qui a accueilli Anne Leclerc, membre dirigeante de la LCR, quand celle-ci est venue expliquer, à la tribune du débat organisé par le collectif d’initiative unitaire national, le refus persistant de son organisation de rejoindre le rassemblement antilibéral qui se dessine en vue de présenter des candidatures communes aux élections présidentielle et législatives de 2007.

Interrompue aux cris d’« unité, unité », elle a eu toutes les peines du monde à expliquer pourquoi la LCR refusait l’accord politique adopté, le 10 septembre, lors de la rencontre nationale des collectifs unitaires, à Saint-Denis (Politis, n° 917). Devant le stand de la LCR, où des militants distribuaient une lettre ouverte aux militants et aux sympathisants du PCF, Alain Krivine a dû aussi mouiller sa chemise pour répondre aux critiques incessantes de militants déçus du cavalier seul de la Ligue. Samedi après-midi, face à des communistes landais qui lui reprochent de dire « on ne peut pas gagner » alors que le 29 mai a montré que c’était possible, le fondateur de la LCR explique : « Il ne faut pas avoir d’illusion. La gauche anticapitaliste n’est pas majoritaire. Si le "non" a été majoritaire, c’est grâce au vote fasciste. »

Isolée dans une fête où le nécessaire rassemblement de toutes les forces antilibérales était le principal mot d’ordre, la LCR est aussi profondément divisée. Pour la première fois, des militants de sa minorité distribuaient dans les allées de la fête une appréciation radicalement différente de celle de leur direction sur la réunion du 10 septembre. « L’exigence portée par la LCR et d’autres forces d’une clarification sur la question d’une éventuelle participation à un gouvernement du PS a été prise en compte », y affirment Léonce Aguirre et Christian Picquet, estimant qu’il est « possible d’aller plus loin ». Ce dernier a d’ailleurs rejoint le collectif de porte-parole provisoire mis en place à l’issue de la réunion de Saint-Denis. Une participation qui irrite la direction de la LCR. « Jusqu’à preuve du contraire, c’est à la LCR de choisir ses propres représentants ! », lit-on dans sa lettre interne, la Lettre rouge, en date du 11 septembre. Elle y reconnaît aussi l’« incontestable éclatement » des interventions des membres de la LCR, et juge « grave » le fait que certains « camarades minoritaires » se soient « désolidarisés des positions majoritaires de la LCR ».

Lire la suite dans Politis n° 918

 

 

 

 

Publié dans THÉORIE - PRAXIS

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