TRISTE ET GRAVE !! LA L.C.R... "Besancenot confirme son cavalier seul"
http://www.humanite.presse.fr/journal/2006-12-02/2006-12-02-841407 [ Source ]
Besancenot confirme son cavalier seul Présidentielle . En meeting à la Mutualité, le porte-parole de la LCR a justifié sa candidature par ses divergences avec les collectifs antilibéraux. S’il subsistait encore des incertitudes sur la détermination de la LCR à mener campagne sous ses propres couleurs pour l’élection présidentielle, Olivier Besancenot s’est chargé de les effacer jeudi soir à la Mutualité, où il a tenu son premier grand meeting de candidat devant un parterre de 1 500 sympathisants. Il ne se retirera pour personne, a-t-il martelé en conclusion d’un long discours marqué à la fois par une tonalité antidroite et ponctué des flèches tirées en direction du PS et de sa candidate, mais dans lequel il a pris soin, également, de prendre ses distances avec les collectifs antilibéraux. Il ira donc « jusqu’au bout », et il sera, a-t-il insisté, « le candidat de la LCR et non celui du rassemblement antilibéral », répondant ainsi implicitement aux appels lui demandant de revenir dans le mouvement unitaire qui s’était constitué lors de la campagne référendaire sur le traité constitutionnel en 2005. Conscient de la difficulté de faire largement partager cette position susceptible, au contraire, de décevoir nombre de militants qui ont appris à travailler ensemble, Besancenot a évoqué « le souffle du « non » » et a rappelé le fameux meeting du Zénith, où il partageait la tribune avec Marie-George Buffet, José Bové, Jean-Luc Mélenchon et les autres personnalités engagées alors dans un même combat. Au moment où il sort du tableau, le leader de la LCR craint de perdre le bénéfice de sa participation à la victoire du « non », alors il prévient : « le label 29 mai a été déposé par tout le monde. Il appartient à tout le monde ou à personne ». Les paquets de tracts « Présidentielle 2 007 ; avec Olivier Besancenot », fraîchement sortis des presses, étaient à la disposition des militants. Restait au candidat à expliciter les raisons de son échappée en solitaire du peloton antilibéral, alors que de nombreux militants de la LCR n’ont pas cessé de participer au processus en cours pour la désignation d’un(e) candidat(e) de rassemblement de la gauche antilibérale. La décision n’est pas motivée par une divergence sur le « casting » (...) « Je ne fais pas partie d’une fronde anti-Buffet » a assuré le candidat, qui a détaillé ses divergences de fond sur la stratégie à adopter. Pour Olivier Besancenot, il y a « deux gauches » inconciliables ; il n’est pas d’accord avec une politique de rassemblement visant à faire bouger toute la gauche sans établir de frontière. « Ce n’est pas une peccadille que de savoir si on est prêt à gouverner avec Ségolène Royal », lance-t-il à l’adresse des collectifs antilibéraux qui se sont pourtant engagés à ne pas participer à un gouvernement « social libéral ». Le leader de la LCR confirme sa position d’exclusive : rien avec le PS, ni participation à un gouvernement, ni même à une majorité parlementaire. Ce désaccord, qui « n’est pas grave » tempère-t-il, justifie que la candidature LCR aille jusqu’au bout. Mais les discussions avec les autres composantes de la gauche antilibérale se poursuivront... « sur le programme ». La LCR confirme donc sa stratégie pour 2007 : « C’est l’indépendance politique qui est payante », Olivier Besancenot ne souhaite pas « une dispersion boutiquière », mais pas davantage « une unité de façade ». Alors, une candidature de témoignage ? Il s’en défend : « Nous aussi nous voulons être majoritaires et gouverner avec d’autres sur la base de l’anticapitalisme. (...) Je préfère parler d’anticapitalisme que d’antilibéralisme ». Clin d’oeil tactique à l’électorat communiste au cas où les collectifs antilibéraux écarteraient la candidature de Marie-George Buffet ?... Jean-Paul Piérot