Lhypothèse Mélenchon est posée au PCF
http://www.la-sociale.net/breve.php3?id_breve=231 [Source]
[...] Regroupés autour de Jean-Luc Mélenchon, les partisans de l’association Pour la république sociale (PRS) ont marqué les esprits par leur capacité militante et leur visibilité pendant la campagne référendaire. La célèbre affiche « Pour moi, c’est non », c’était eux. Avant le vote de la CGT, avant les grosses machines militantes, ils ont silloné le pays pour s’opposer au traité constitutionnel européen. Pendant la campagne et après, ils ont noué de solides liens avec les antilibéraux et avec les communistes. Le ballon de leur stand à la dernière Fête de l’Humanité était si visible qu’on leur demanda de bien vouloir être un peu plus... discret ! La culture des militants de PRS (deux ou trois milles membres) est très proche de celle des communistes : le peuple n’est pas un gros mot pour eux, pas plus que la France, et ils préfèrent au charme discret des centre-ville les odeurs des marchés et du terrain.
Mélenchon l’a dit à Montpellier : on ne fera pas de lui un Ségoliste. Le PS sait qu’il lui sera difficile de le faire plier. Sénateur jusqu’en 2011, son calendrier est libre de tout point de pression. Ses choix politiques sont ses médailles : opposant à la première guerre du Golfe, adversaire résolu de la dérive libérale en Europe, tribun vengeur lors de la campagne référendaire sur l’Europe. Lors de ses longues envolées oratoires, il renoue avec la tradition du populisme socialiste, éduquant le Peuple et les militants, parlant aux tripes et aux cœurs. A bien des égards, il est le seul à gauche à contester à Le Pen le statut de tribun des prolos. Il fallait le lire évoquant les poings serrés et la dignité retrouvée des petits et des humbles pour comprendre la réalité charnelle du 29 mai 2005.
Sa conviction est simple : la clé de 2007, comme 2005, se trouve au PS. Une candidature Mélenchon, soutenue par le PCF et par une bonne partie des collectifs antilibéraux, donnerait une suite politique logique au 29 mai, en même temps qu’une solution politique aux hésitations des communistes et à l’immaturité organisationnelle des antilibéraux. Avec les troupes communistes et celle de PRS, il pourra mener campagne en profondeur, sur l’ensemble du territoire, et avec une capacité de commando que les grands partis ne peuvent plus se permettre, fussent-ils les maîtres de la « blogosphère ».
Les communistes sauront-ils saisir et mettre à profit cette « fenêtre d’opportunité » comme le disent les experts en stratégie ? Le mois de décembre le dira.
Vendredi 24 Novembre 2006 Julien Landfried