RG: "La machine à scandales" tourne à plein régime

Publié le par R.B

 

RG: "La machine à scandales" tourne à plein régime


 

Mercredi 31 janvier 2007




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Nicolas Sarkozy n'a de cesse de le répéter: "Je crois dans le travail. Je veux être le candidat du travail…" et de la Nation ajoute-t-il volontiers…

Effectivement, si l'on jette un coup d'œil sur les activités du premier flic de France, on doit bien en convenir: Sarko ne chôme pas.

"Ici, je serai mieux protégé par les 500.000 fonctionnaires que par les militants de l'UMP", avait lancé M. Sarkozy à son retour à la place Beauvau, en juin 2005. Aussitôt dit, aussitôt fait. À un détail près: la réorganisation du ministère de l'Intérieur répond-elle à des exigences de simple "protection" contre les attaques dont le ministre pourrait être l'objet, ou bien les activités des "500.000 fonctionnaires" pourraient-elles être utilisées à de fins encore plus partisanes? On aurait pu poser la question à un ancien responsable de Paris-Match ou à l'éditeur frustré d'un livre sur Cécilia… L'actualité immédiate est également pleine d'enseignements.

En lisant les éditions du Canard enchaîné du 24 et du 31 janvier 2007, la réponse coule de source: les Renseignements généraux ont été utilisés pour déstabiliser la candidate du parti socialiste.

Cette honorable administration a en effet enquêté sur Bruno Rebelle, l'ancien directeur de Greenpeace, dans l'espoir de dénicher quelques casseroles afin de placer en porte-à-faux Ségolène, qui venait d'être rejointe par l'ancien de Greenpeace. Mais ce n'est pas tout. "En novembre 2006", comme le rapporte l'hebdomadaire satirique, "Alexandre Pichon, responsable de la 'cellule communication' à la direction centrale des RG… veut tout sur le patrimoine immobilier de la candidate socialiste". Hasard donc si en janvier 2007 plusieurs journalistes reçoivent directement dans leur boîte e-mail les informations tendant à laisser croire que le couple Hollande et Royal aurait constitué une SCI afin d'échapper au paiement de l'impôt sur les grandes fortunes. C'est de l'intox. Mais une fois que l'information est lâchée, c'est Ségolène qui est obligée à démentir.

Dans le même temps, personne n'a songé à s'interroger sur le patrimoine exact du ministre de l'Intérieur lequel, malgré ses promesses a, pour l'instant, omis de le rendre public. En effet, si le premier flic de France admet sans difficulté être redevable "cette année" l'impôt sur les grandes fortunes, personne n'est en mesure de savoir ce qu'il en était l'année dernière… Le ministre n'aurait-il eu que "cette année" des rentrées exceptionnelles qui l'auraient fait glisser, pour la première fois, dans la tranche des Français les plus aisés? Malheureusement, à cause de monsieur bouche et bourse cousues, personne ne connaît la réponse.
Place Beauvau, la transparence n'est pas la première qualité requise pour les hommes de l'ombre…

C'est en juin 2005, quand Sarko revient dans un ministère quitté pour Bercy en 2004, qu'il a "parachevé et bétonné un dispositif ébauché lors de son premier passage place Beauvau", précise le Monde du 14.05.06. Le quotidien du soir souligne, sans ambiguïté aucune, que "sous la conduite de son directeur de cabinet, Claude Guéant, les postes clés ont été attribués à des proches."

"La question n'est pas celle de mon amitié avec untel ou untel. La seule chose qui compte, c'est qu'ils sont bons", rétorque immédiatement le premier flic de France. Le problème, c'est que dans la philosophie sarkozyste: tous les bons sont ses amis… sinon, ils sont forcément des mauvais!



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C'est ainsi que lors du départ de Yves Bertrand, l'ancien directeur central des RG, proche de Chirac, Sarkozy engage un véritable bras de fer avec le chef de l'Etat. Sarkozy envisage de remplacer Bertrand par son fidèle ami Bernard Squarcini, Chirac s'y oppose fermement. Dans un premier temps, le chef de l'Etat et le ministre de l'Intérieur arrivent à un compromis. C'est Pascal Mailhos, qui est nommé à la place de Bertrand. Pas pour longtemps. Le 26 avril 2006, nous sommes au beau milieu de l'affaire Clearstream, quand dans un souci ô combien éthique, Nicolas Sarkozy explique : "Je veux un policier et pas un préfet à la tête des RG… pour que le service soit plus opérationnel et moins politique". On s'incline devant d'aussi nobles intentions…

Mailhos fait donc ses cartons, et Joël Bouchité lui succède aux commandes du service de renseignement le plus redouté de France.

Il faut bien admettre que le nouveau directeur a un atout de taille. C'est Bernard Squarcini, ancien numéro deux des RG et aujourd'hui préfet de police à Marseille, qui en suggère la nomination à son ami le ministre. "Bernard est le meilleur, tout le monde le sait", souligne Sarkozy qui est visiblement content du travail de Joël Bouchité, l'ami de Bertrand Squarcini.

Pourtant, si on se fie aux révélations publiées par le Canard enchaîné, l'activité des RG, dirigés par Monsieur Bouchité, n'aurait pas forcement suivi les vœux ministériels: à savoir, "que le service soit plus opérationnel et moins politique"… Bien au contraire ! Il semblerait que les fonctionnaires très zélés de la place Beauvau passent désormais le plus beau de leur temps à dénicher des "affaires" pouvant déstabiliser l'adversaire direct du "patron" engagé dans la course à l'Elysée.

Les informations publiées par le Canard enchaîné "ne sont que des mensonges", affirme aujourd'hui, un Nicolas Sarkozy visiblement scandalisé, avant d'annoncer qu'il est tout à fait normal, ordinaire, de faire des analyses ADN pour retrouver les voleurs de scooter immatriculés à Neuilly.

Et comme cet homme respire la franchise, nous voilà rassurés.

http://www.amnistia.net)

Publié dans THÉORIE - PRAXIS

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