Historique du PCF : Des origines à aujourd'hui.

Publié le par R.B

 

Le Parti communiste

Le Monde 18/02/2007 - © Repères

Secrétaire nationale : Marie-George Buffet.
Représentation à l’Assemblée Nationale : le groupe communistes et républicains compte 22 députés.
Nombre d’adhérents : 99 280.

Historique Le Parti communiste

Historique

Les fondements

En décembre 1920, lors du Congrès de Tour, la SFIO se divise. Se crée ainsi la Section française de l’internationale communiste (SFIC), qui se définit comme parti révolutionnaire, ouvert à la lutte politique par voie légale et, si nécessaire, par la désobéissance civile, d’où l’organisation d’une structure clandestine. Le principe de fonctionnement est le centralisme démocratique, qui impose que chacun adopte les décisions prises à la majorité, sans militer pour faire valoir une position minoritaire. Le jeune parti exclut toute alliance avec les autres partis, rejetés comme « bourgeois », donc intéressés par la défense de la classe à combattre.

A partir de 1934, Maurice Thorez, favorable au stalinisme, dirige le parti, avec Jacques Duclos et Benoît Frachon. Lors des élections qui portent le Front populaire au pouvoir, les communistes rassemblent 15% des suffrages. Ils soutiennent le gouvernement de Léon Blum sans y participer. Les tensions augmentent au moment de la Guerre d’Espagne : les communistes s’engagent aux côtés des républicains et partent combattre dans les Brigades internationales en apportant une aide matérielle importante.

affiche Francs Tireurs et Partisans
Affiche FTP

Le temps de la clandestinité

En 1939, après la signature du Pacte germano-soviétique, le gouvernement Daladier met le parti communiste hors-la-loi. Les militants entrent dans une phase de clandestinité, Maurice Thorez part à Moscou. Les communistes sont divisés entre antinazis et anti-impérialistes. Certains entrent directement dans la résistance, comme Charles Tillon, d’autres le feront à partir de 1941, quand Hitler envahit l’Union soviétique. Les communistes français participent au CNR, Conseil national de la résistance. En 1943, le nom Parti communiste français est adopté.

L’après guerre

couverture du Times avec Maurice Thorez
(Interview au Times
de Maurice Thorez)

A la Libération, le Parti communiste français représente une force politique importante. Un accord avec de Gaulle conclut au désarmement des FTP (Francs Tireurs et Partisans) et à la possibilité du retour de Maurice Thorez. Le parti attire jusqu’à 29% des voix lors d’élections, et participe au gouvernement, jusqu’en 1947. Il enregistre des succès nombreux lors des élections locales.

«  Les travailleurs, les républicains font confiance au Parti communiste français parce qu’il a été et qu’il demeure le parti de la clairvoyance et du courage. Seul, avant la guerre, il a dénoncé et combattu la prétendue non-intervention et la capitulation de Munich, c’est-à-dire la politique de concessions qui a encouragé les agresseurs fascistes. Il a été, sur le sol national, l’organisateur et le dirigeant de la lutte armée contre l’envahisseur allemand et contre la trahison vichyste. Il est, depuis la Libération, l’initiateur et le conducteur de l’effort populaire pour la reconstruction de la France.  »
(Extrait de l’interview au Times de Maurice Thorez, le 18 novembre 1946)

Thorez en 1947
Maurice Thorez en meeting à Perpignan en 1947 - © Sipa

L’opposition systématique et totale

Duclos
Jacques Duclos - © Sipa

Dans le contexte de la Guerre froide, de la Guerre de Corée, de la lutte anticoloniale (avec des opérations de sabotage du matériel de guerre destiné à l’Indochine, où se déroule ce que les députés communistes appellent « la sale guerre »), le parti se replie dans une opposition totale. Le PC refuse alors toute collaboration avec le pouvoir et soutient la politique de l’URSS, y compris l’intervention militaire en Hongrie en 1956. La direction du parti parle de « paupérisation absolue » du peuple français quand les ouvriers commencent à acheter leur première voiture. Beaucoup d’adhérents quittent le parti, et parmi ceux qui restaient pour le réformer de l’intérieur, beaucoup sont exclus.

Au cours des années 1960 une partie des militants quittent le parti pour fonder l’Association des amitiés franco-chinoises puis la Fédération des cercles marxistes-léninistes de France, qui sera active pendant plus de trente ans. En 1961, Georges Marchais entre au Bureau politique.

Lors de l’élection présidentielle de 1969, Jacques Duclos recueille 21,5% des voix.

Le déclin

affiche PC
Affiche du Programme commun

Lors des événements de 1968, le Parti communiste est à la traîne des mouvements de la jeunesse, l’écrasement du Printemps de Prague ajoute à son impopularité.

En décembre 1972, Georges Marchais devient secrétaire générale du PCF. La même année, les espoirs se concentrent dans le Programme commun, signé avec les socialistes et les radicaux. Ils sont rapidement déçus, et le programme est dénoncé en 1978.

Marchais et Mitterrand
Georges Marchais et François Mitterrand en 1973 - © Sipa

En 1976, le référent soviétique s’estompe, le parti s’engage dans une ligne favorable à l’Europe. Néanmoins Georges Marchais soutient l’invasion soviétique en Afghanistan en 1979.

affiche Marchais
Affiche pour Georges Marchais

En 1981, Georges Marchais atteint un score de 15% à l’élection présidentielle. Quatre ministres communistes participent au gouvernement, Charles Fiterman, Jack Ralite, Anicet le Pors et Marcel Rigout. Ils quittent leurs fonctions en 1984, jugeant trop libérale la politique conduite. Le bilan des pays de l’Est est jugé « globalement positif ».

En 1984, la liste communiste rassemble 11% des suffrages aux élections européennes. En 1989, le pourcentage tombe à 7%, puis 6,5% en 1994, et 6,5% en 1999.

A l’élection présidentielle de 1988, André Lajoignie obtient 6,75% des voix, et Pierre Juquin, candidat dissident, 2%.

En 1993, le Parti communiste n’a plus que vingt députés à l’Assemblée nationale, il en retrouve trente-six en 1997.

La recherche d’une nouvelle voie

logo gauche européenne
Logo du Parti de
la gauche européenne

En 1994, Robert Hue prend la place de secrétaire général du parti. Il obtient 8,95% des voix à l’élection présidentielle de 1995. Il s’efforce de trouver une voie qui intègre une tendance social-démocrate ; trois ministres entrent au gouvernement en 1997, Jean-Claude Gayssot, Marie-George Buffet et Michelle Demessine.

En 2002, Robert Hue est candidat à l’élection présidentielle : il obtient 4,82% des voix.

Hue en 2002
Robert Hue en meeting durant la campagne présidentielle de 2002 - © Sipa

affiche PC Consitution européenne
Affiche lors du
référendum sur la
constitution européenne

Lors du XXXIe congrès, en 2001, Marie-George Buffet devient secrétaire générale. Lors des élections législatives de 2002, le Parti Communiste n’atteint que 3,37% des suffrages.

En 2004 le PCF rejoint le Parti de la gauche européenne, sur une ligne anticapitaliste. Il prend position pour un rejet du projet de traité constitutionnel européen début 2005.

 

Le PC prend position dans le paysage politique

Les espoirs du programme commun

«  Répéter « lutte des classes » et se faire applaudir, moi aussi, je sais le faire : j’ai appris ! Mais le problème posé est le suivant : si on veut que les choses changent en France dans l’intérêt de notre peuple qui en a tant besoin, il faut rassembler celles et ceux qui, à des degrés divers, souffrent de la crise et de ses conséquences, c’est-à-dire les ouvriers, les employés, les techniciens, les cadres, les agriculteurs, les chômeurs, dans la diversité de leurs opinions politiques, syndicales et autres. Ou nous en serons capables et nous parviendrons à ouvrir une issue pour notre peuple, ou nous pourrons continuer à faire des discours et ça ne changera pas.

Nous posons le problème d’un rassemblement conscient des forces populaires pour un objectif bien plus élevé : changer de politique. Il faut donc qu’elles aient les idées claires sur les causes de la crise et les solutions à promouvoir.  »

(Extrait de la réponse de Georges Marchais à une miltante de Lutte Ouvrière disponible sur le site de L’Humanité , archives sur le programme commun,)

Etre communiste au XXIe siècle

«  Nous sommes le seul parti à s’être engagé en tant que tel dans les collectifs où nous avons toujours été nous mêmes, porteurs de nos idées et de nos initiatives militantes. Loin de perdre notre identité ou notre autonomie, nous avons apporté aux luttes et aux collectifs antilibéraux. Nous avons été utiles et reconnus comme tels. Et sans cet engagement du parti, la chape de plomb serait retombée sur les idées de changement.  » (Extrait du discours de Marie-George Buffet, devant la Conférence nationale, les 21-22 octobre 2006)

«  J’entends dire parfois que ces actions du parti seraient contradictoires avec les initiatives des collectifs. Mais rappelez-vous pendant le référendum nous nous invitions mutuellement et peu importait à la fin dans les meetings qui avait pris l’initiative, qui avait fait la première affiche. L’important était que nous étions ensemble.  » (Extrait du discours de Marie-George Buffet, devant la Conférence nationale, les 21-22 octobre 2006)

L’objectif

«  Nous voulons faire reculer tout ce qui domine, nous exploite, nous humilie. Nous voulons contribuer à battre en brèche les inégalités. Nous voulons pousser la démocratie du quartier à la planète et faire émerger concrètement un monde partagé, un monde pour tous et toutes. Nous voulons le partage des richesses, des savoirs, et des pouvoirs. C’est la dignité de chaque femme et de chaque homme qui est en jeu ... » (Page d’accueil du site Internet du Parti Communiste Français, www.pcf.fr)

Le rejet de la démocratie d’opinion

«  Le film qu’on nous promet souvent au 20 h est un mauvais film : un pays englué dans un bipartisme surfant sur ce qu’ils appellent « la démocratie d’opinion ». Exit le courage en politique, exit la confrontation d’idées. On fait semblant d’écouter, on flatte le peuple. Mais au final, c’est bien la politique des puissants qu’on impose.  » (Extrait du discours de Marie-George Buffet, devant la Conférence nationale, les 21-22 octobre 2006)

L’appel à la rupture

«  Je veux dès maintenant avec tous ceux et celles avec qui nous travaillons, donner à voir qu’existe dans ce pays une force, une volonté de rompre avec les politiques libérales menées . » (Extrait du discours de Marie-George Buffet, devant la Conférence nationale, les 21-22 octobre 2006)

Le mot de la fin

«  Je rentre en campagne avec vous pour battre la droite et gagner. Et porter vos colères, vos paroles, vos exigences. Pour gagner une sécurité d’emploi et de formation. Pour gagner un toit, un espace pour vivre. Pour gagner des salaires dignes et le temps de vivre. Pour gagner une loi cadre contre les violences faites aux femmes. Pour gagner le droit de vivre ensemble dans la tranquillité. Pour gagner une protection sociale assurant à chacun et chacune le bien-être. Pour gagner une école qui fasse que chacun et chacune exprime le meilleur de lui-même.  » (Extrait de la déclaration de candidature à l’élection présidentielle de Marie-George Buffet)

 

Publié dans THÉORIE - PRAXIS

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