La candidate du PS, Ségolène Royal, mise sur la seule peur de Sarkozy pour gagner l’élection présidentielle. "TRISTE ! NON ??"

Publié le par R.B

 

samedi 7 avril 2007 (09h39) :

Ségolène Royal : Leurs profits valent-ils plus que nos vies ?

5 commentaires

La candidate du PS, Ségolène Royal, mise sur la seule peur de Sarkozy pour gagner l’élection présidentielle.

Qui a dit : « Je dis aux entreprises : faites des profits, il n’y a pas de honte à faire des bénéfices. Il faut sortir de cette idéologie punitive du profit » ? Nicolas Sarkozy ? Raté, c’est Ségolène Royal. Décidément, rien ne l’arrête. Au moment où, malgré les profits affichés, les plans de licenciements s’amoncellent provoquant rage et dépit pour des centaines de milliers de familles, et à quelques encablures de l’élection, Ségolène Royal fait le choix d’afficher ses sympathies aux patrons à la « une » de la revue Challenges.

Les rédacteurs de la revue le soulignent eux-mêmes : « Jamais aucun dirigeant socialiste - pas même Michel Rocard - n’était allé aussi loin dans la rupture avec les origines guesdistes du parti. » Ils mettent ainsi le doigt sur la mutation du Parti socialiste qui est engagée. Inachevée, cette mutation consiste à moderniser le vieux parti pour le débarrasser définitivement de ce qui reste de l’héritage des deux siècles précédents. Le moderniser pour qu’il ressemble au Labour britannique ou à la social-démocratie allemande et puisse, sans que cela ne génère trop de contradictions en son sein, durer au pouvoir sur la base d’un projet libéral tempéré. Le programme mis en avant par la candidate se situe dans cette logique. Il s’agit de trouver un point d’équilibre pour une situation instable, baptisé « ordre juste ».

C’est pour cela que, si elle indique aux patrons qu’ils ne doivent pas avoir honte de s’enrichir, elle ajoute deux limites : il faut que « l’argent soit honnêtement gagné », et qu’il « soit correctement redistribué ». En d’autres termes, le libéralisme, tempéré par la morale comme philosophie économique et sociale. Du coup, on ne trouvera aucune mesure concrète pour organiser cette redistribution des richesses ni, a fortiori, pour en fixer le niveau. Sans s’attaquer aux profits, avec Royal comme présidente, on peut avoir « l’ordre », mais il ne faudra pas espérer avoir la « justice » sociale.

On promet le Smic à 1 500 euros, mais brut, et dans cinq ans. Quand Libé demande à la candidate quelles mesures elle prendra dans les 100 premiers jours - symboliques d’une volonté politique -, elle annonce une timide réforme institutionnelle, où l’on insère une dose de proportionnelle. Pour l’emploi, elle avance une nouvelle mesure, censée favoriser l’emploi des jeunes, le « contrat première chance », un dispositif qui s’inspire des emplois jeunes de Jospin-Aubry et qui n’offre en rien un avenir de stabilité professionnelle aux jeunes. Bien entendu, on ne trouve nullement mention d’une quelconque volonté politique pour entraver les licenciements, pour organiser un partage du temps de travail qui génère de l’emploi sans favoriser la précarité et les bas salaires.

Si l’on peut enregistrer des inflexions positives dans le dispositif contre les violences faites aux femmes, on ne trouve rien pour imposer l’égalité salariale ou pour en finir avec le temps partiel imposé. Royal ne dit rien de la réquisition des logements vacants. Elle ne propose pas de retour sur les privatisations de la droite. Pas d’annulation du plan Fillon sur les retraites.

Enfin, s’il est positif que Ségolène Royal soit allée visiter les grévistes de Peugeot Aulnay, elle s’est contentée d’administrer aux patrons une leçon de morale, pour leur dire qu’il faut qu’ils négocient. Elle s’est bien gardée de dire qu’elle soutient les revendications des travailleurs de cette entreprise, notamment l’augmentation de 300 euros immédiate des salaires, qui ne figurent évidemment pas dans son programme.

Vous avez dit utile ?

Derrière « l’ordre juste », il y a donc la bonne vieille idéologie de la collaboration entre les classes. Il n’y aurait plus d’ouvriers et plus de patrons. Il n’y aurait que des Français, dont les relations ont besoin d’être apaisées, qui ont besoin du parapluie de la République protectrice. Une République et une nation qu’elle entend elle-même - en toute modestie - incarner et que résume son nouveau slogan, « La France présidente ». Exalter le patriotisme, faire entonner La Marseillaise et demander de mettre le drapeau au balcon ne répond en rien à l’urgence sociale. Tout au plus, cela aggrave le brouillage des repères. Beaucoup ne font plus la différence entre la gauche et la droite. Assujetie à l’impôt de solidarité sur la fortune, Royal n’arrive pas à faire souffler le vent de l’espoir du côté des couches populaires. Il ne reste au PS qu’à jouer sur la peur, celle de son élimination au premier tour. Il ne faut pas céder à ce chantage. Au premier tour, il faut choisir. C’est au second que l’on élimine. Si, le 6 mai, la droite est défaite, ce que nous souhaitons tant le projet de Sarkozy fait peur, il y aura bien besoin d’une opposition de gauche la plus forte possible. Et son poids dépendra de deux éléments : de son audience dans les urnes le 22 avril, et de la capacité des travailleurs à imposer l’urgence sociale par leurs luttes.



De : Frédéric Borras
samedi 7 avril 2007


Commentaires de l'article
 

Ségolène Royal : Leurs profits valent-ils plus que nos vies ?
7 avril 2007 - 10h45 - Posté par 83.**.85.***
Cet article est, comme beaucoup de critiques de la part de la LCR à l’égard de Royal, de mauvaise foi. Il faut regarder tout ce qu’elle propose dans son ensemble et puis on verra que c’est assez équilibré. Elle va aussi beaucoup plus loin que n’importe quel socialiste avant elle sur les questions de l’environnement, sur la question de l’éducation, notamment dans les quartiers difficiles, sur la question de la violence contre les femmes, sur la question de la sécurité, etc. On ne peut pas se présenter aux élections présidentielles avec un point : la contestation de tout. Un candidat responsable qui a la chance de gagner doit faire des compromis. Je pense que vous vous trompez de scrutin. Elle va être la présidente de tous les Français, pas seulement des socialistes ou du peuple de gauche.


Ségolène Royal : Leurs profits valent-ils plus que nos vies ?
7 avril 2007 - 11h17 - Posté par 81.**.56.***

Rêve toujours, tu m’intéresses !

 ;)

Brunz



Ségolène Royal : Leurs profits valent-ils plus que nos vies ?
7 avril 2007 - 11h27 - Posté par 90.*.205.***

Je ne lis pas cet article comme étant une critique de la LCR à l’égard de Royal mais simplement comme une critique de gauche. Je pense qu’elle est partagée par la plupart des électeurs de gauche quelque soit leur préférence pour le premier tour.

En tout cas, à un article parfaitement argumenté avec nombreuses citations à l’appui, vous ne répondez que par de vagues généralités ne s’appuyant sur rien de concret : vous etes aussi efficace que votre candidate, c’est à dire incapable de convaincre.

Jips



Ségolène Royal : Leurs profits valent-ils plus que nos vies ?
7 avril 2007 - 11h28 - Posté par 81.***.93.***

"On ne peut pas se présenter aux élections présidentielles avec un point : la contestation de tout. Un candidat responsable qui a la chance de gagner doit faire des compromis. "

et bien entendu , ils sont faits sur le dos de qui les compromis ? sur le dos des salariés et au profit des patrons ,

le PS avant Royale c’etait la nouvelle bourgeoisie avec quelques souvenirs de ses origines , avec Royale c’est la bourgeoisie décomplexée .

La seule chose qui me retienne d’aller à la peche au second tour , c’est que Sarkosy est encore plus pourri qu’elle !

pour le premier tour , pas de probleme , pour moi ce sera Marie George Buffet .

claude de Toulouse .



Ségolène Royal : Leurs profits valent-ils plus que nos vies ?
7 avril 2007 - 11h37 - Posté par 83.***.204.***

Si, le 6 mai, la droite est défaite, ce que nous souhaitons tant le projet de Sarkozy fait peur, il y aura bien besoin d’une opposition de gauche la plus forte possible.

moi de la LCR je n’ y comprends plus rien de rien !

et voilà une de ces "3000 tendances" qui veut battre la droite au second tour mais sans nous dire comment !

Quand à la révélation du moment : qu’il faille des luttes sociales,c’est quand même dommage d’avoir attendu si longtemps pour le découvrir. le mouvement ouvrier le sait depuis sa naissance et il y a fort longtemps.

autre découverte : Royal est une candidate de la social-démocratie et est porteuse du libéralisme débridé. Cela aussi le mouvement ouvrier le sait depuis longtemps que la social-démocratie c’est pas la Révolution.

Bon, maintenant la LCR a fini d’enfoncer ces portes ouvertes.

une ultime question : pourquoi Besancenot a t’il supplié, puis est-il devenu muet le temps de collecter les signatures de ces ignobles traitres de socialistes ?

QUI PAIE LES MUSICIENS, CHOISIT LA MUSIQUE NON ?!







Publié dans THÉORIE - PRAXIS

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