Danielle BLEITRACH : "en dautres temps Lénine écrivait un texte intitulé : « la catastrophe imminente et les moyens de la conjurer »
Tous les partis politiques en France pour accéder à la représentation nationale doivent se plier à ce consensus. Le système politicomédiatique aux mains des trusts et des grands annonceurs crée un champ politique qui définit les limites du « politiquement correct » comme celui des individus et des partis susceptibles d’accéder à cette représentation nationale. Par exemple en violation des faits, il faut inventer un peuple français attaché à l’Europe, nulle intervention n’est crédible si elle ne part pas plus ou moins de cette affirmation, quitte à aboutir à l’invraisemblable slogan du PCF : dire NON à la Constitution européenne pour dire OUI à l’Europe. Le système électoral qui oblige à des alliances fait le reste, surtout quand le financement des partis n’est plus militant mais liés à cette représentativité.
Le peuple français est un des plus rebelle qui soit. En 1995, alors que le monde entier semblait écrasé, il s’est rebellé contre l’ordre néo-libéral, il ne cesse de renouveler ce refus, il a en particulier refusé la Constitution européenne. De cette rébellion a paru un temps se dégager l’idée d’un rassemblement anti-libéral. Mais dès le départ celui-ci a souffert de plusieurs maux :
- Une absence de liens avec les couches populaires.
- Un défaut de contenu lié aussi à une absence d’analyse de la situation et donc un déficit de propositions et de perspectives autour desquelles opérer le rassemblement.
- Avec le primat de la représentativité nationale, ce qui a développé l’exaspération les logiques concurrentielles d’appareil et des questions de personne.
Nous en sommes-là, et pour être tout à fait concret, il va y avoir le plus grand rassemblement de France, la fête de l’humanité.
Préparée dans d’autres conditions elle aurait pu être l’occasion du début d’une grande bataille, une mobilisation sans précédent, mais dans la situation actuelle, elle risque au meilleur des cas de n’être qu’une manière de limiter les querelles internes, celles-ci restant sous-jacentes parce que l’Union anti-libérale telle qu’elle a été bâtie n’est que le produit d’un cartel de sommet de groupuscules, sans liens réels avec les quartiers populaires, les entreprises.
Au pire des cas elle n’est que le moyen d’éviter l’émiettement de 2002, d’assurer donc la présence au second tour du PS, l’existence d’un groupe à l’Assemblée Nationale, puis d’élus locaux étant subordonnée à ce service rendu.
La question de la participation ou non participation à un gouvernement de gauche étant beaucoup moins importante pour la survie des appareils politiques que celle des différents élus qui assurent le financement des partis, le paiement des permanents et des sièges. Il y a d’autres enjeux, en particulier celui pour la LCR de reprendre l’héritage communiste. Il y a des personnalités qui sont prises dans le tropisme médiatique, tout cela ne fait pas une alternative.
Il n’y aura pas de stratégie anti-libérale sans assise populaire.
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