Cher « marxiste[?] [ANTI] cubain ». de Jacques-François BONALDI (La Havane)
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Cher « marxiste[?] [ANTI] cubain ».
Vous, et les vôtres, êtes vraiment lassants…
Ne vous semblerait-il pas idiot que je critique Vous me rétorqueriez bien entendu que les gens ont la tête sauve dans l’Hexagone depuis 1981…
Alors, pourquoi continuez-vous de critiquer Cuba pour des faits (détestables, assurément, mais explicables, sinon justifiables) survenus voilà quarante ans ?
Je peux vous assurer qu’aujourd’hui les homosexuels se portent ici fort bien… Quant à la « mainmise » de l’URSS sur Cuba, dites-moi un peu quelle usine, quel bien, quel secteur économique dominait-elle ici ?
Dominait-elle la banque, la production sucrière, les mines, l’agriculture, etc. ? Dirigeait-elle la politique étrangère de Cuba ? Etc., etc. Ce qui était justement le cas d’une autre nation qui avait bel et bien, elle, la mainmise sur l’île et qui s’est faite virée par
Je vous poserais bien une petite question niaise : comment se fait-il que
Vous devez faire partie de ces « marxistes[?] cubains » qui ont appris le marxisme dans les manuels et brochures de divulgation de l’Académie des sciences de l’URSS, n’en sont jamais plus sortis et ne peuvent plus que parler la langue de bois caractéristique de ces textes, d’où vos poncifs…
Mais comme le marxisme est, entre autres, l’analyse concrète de situations concrètes, je voudrais juste vous donner quelques éléments qui devraient pourtant sauter aux yeux.
On pourrait s’étonner que Fidel, qui pourrait très bien écrire lui-même le fond même de ces réflexions (quand il se penche sur un sujet, il en devient obsessionnel et finit par maîtriser son dossier sur le bout des doigts, comme ce fut le cas en 1985 au sujet de la dette extérieure), se contente de reproduire les interventions d’autres personnes à ces Sixièmes Rencontres continentales contre les traités de libre-échange et pour l’intégration des peuples.
La réponse coule de source : Fidel, qui n’est pas un politique de la gauche radicale (ce qui n’a strictement aucun sens ni à Cuba ni en Amérique latine), mais un révolutionnaire marxiste du tiers-monde, se fait modestement la chambre d’écho de ceux qui se battent sur le terrain, de ceux qui prennent tous les coups, de ceux qui sont les premiers à subir les conséquence de la stratégie sinistre que sont en train de peaufiner et d’appliquer les maîtres du monde pour recoloniser l’Amérique latine (les traités de libre-échange et bien d’autres instruments politiques et économiques), se fait le porte-parole de dirigeants et de membres de mouvement sociaux, paysans, indigènes ayant été capables par leur mobilisation d’empêcher Washington d’imposer sa Zone de libre-échange des Amériques, qui sont en train d’empêcher des gouvernements vendus de signer ou d’implanter des traités bilatéraux de libre-échange dont le seul résultat serait de pousser à la ruine, comme le prouve malheureusement l’exemple du Mexique qui l’a signé depuis maintenant 1994, les paysans et une bonne partie de la population.
Ces gens-là, voyez-vous, monsieur le « marxiste[?] cubain », ne se paient pas de mots. Je ne sais pas s’ils sont de la gauche radicale ou de la gauche tout court ou tout long, mais je sais en tout cas que ces paysans, ces syndicalistes, ces ouvriers, ces sans-terre, bref, ces gueux, sont les premiers à se battre contre l’Empire, à lui mettre des bâtons dans les roues et à desserrer l’étreinte des « seigneurs de la guerre » et des transnationales.
Dans un monde globalisé, le combat qu’ils livrent (au risque de leur vie, eux) ne peut qu’être utile à celui que mène, du moins je l’espère, la « gauche radicale » des pays nantis.
Vous devriez savoir gré à « Castro » de mettre tout le poids de son prestige révolutionnaire dans la balance de ceux qui se battent pour un monde meilleur.
Un peu plus de modestie vous permettrait de tirer des leçons tout à fait passionnantes d’une Révolution et d’un dirigeant qui ne se sont jamais trompés de cibles, l’une des raisons pour lesquelles ils sont encore en vie et bien en vie.
Retenez donc et appliquez le petit conseil qu’il donne à la fin : « Je recommande aux lecteurs de prêter attention à ces aspects de l’activité humaine. C’est la seule manière de voir plus loin. »
Jacques-François Bonaldi ( jadorise@ifrance.com |