JEU DE MOTS : "Certaines préfèrent consommer le mal pour se faire du mâle. Ou l'inverse. J'étais de celle-là. J'avais été initiée à ça. > Je suis SA LOUVE, je marche près de lui".

Tout a commencé il y a trois ans.
Nous étions amis. De vrais amis. Mais personne n'y croyait parce que nous partagions tout. Ensemble, tout le temps.

C'est à lui que je souriais quand il entrait dans une pièce. Et même sous les yeux de mon ami, c'était sa main à lui que je tenais.

Ça ne me semblait pas étrange. Je n'ai pas conscience de la souffrance que je peux insuffler. ça me brise quand on me le dit. Je ne sais jamais que dire "je ne voulais pas" ou "je ne croyais pas". Pour blesser il faut exister...

Je ne suis jamais certaine d'être là près de vous.

Quand  on s'est séparés avec l'autre, on me parlait encore de lui. Tout le monde disait que nous n'étions pas des amis.

Moi je guerissais à son contact. Je m'étonnais chaque jour de cette insistance qu'il avait à vouloir me voir. Tant de cafés. Des semaines de café.

Il m'a mis au défi. Un week end avec lui. 48 heures avec quelqu'un sans possibilité de me ressourcer seule...ça me semblait insurmontable. Mais il était prêt à m'emmener voir la mer. Alors j'ai fermé les yeux...

Et...

Puis  un jour, j'ai réalisé que personne n'avait jamais fait tant d'efforts pour être auprès de moi, pour me sortir de ma solitude.

Un jour, je me suis dit que j'étais pas faite pour être une amie. Un jour, je l'ai embrassé et j'ai senti son coeur tout contre le mien.

Pour une fois, je ne me suis pas dit que j'allais détruire quelqu'un.
Parce que lui était fort.
Parce qu'il en avait bavé lui aussi.

Et puis surtout parce que lui avait une belle âme. Un regard d'enfant. je n'ai jamais connu personne avec tant d'innocence, tant d'enfance dans le regard.

Lui aussi avait grandi trop vite. Mais il n'avait personne pour veiller à son bonheur, pour lui montrer que la vie est certes une chienne mais qu'elle ne mords pas toujours.

Alors j'ai décidé de tirer un trait sur le passé, sur tout ces hommes qui m'avaient touché et même souillé.

Surtout ceux qui m'avaient brisé et à qui j'avais tout donné parce que justement je savais qu'ils étaient le meilleur moyen de me détruire. Tout le monde ne prends pas de drogue. Certains préfèrent consommer le mal pour se faire du mâle. Ou l'inverse. J'étais de celles-là. J'avais été initiée à ça.

Mais j'ai décidé qu'avec lui, ce serait différent.
Je lui ai tout donné. J'avais tout à donner.
J'ai crée un endroit où il serait bien.

J'ai accepté ses conditions au fil du temps. Plus de mots d'amour. Plus de corps à corps. Communion des âmes. Pas de concessions.
J'ai cru que je pourrai tout accepter. C'était pas vrai.

Je suis sa louve, je marche près de lui.
Nous ne sommes pas des amants. Se frôler, s'éffleurer parfois.

Mais on ne sait pas faire l'amour. Enfin moi j'ai jamais su. Je trouve ça si compliqué.

Je ne sais faire que la guerre avec mon corps.
On m'a initié à ça.

Je suis sa compagne, je veille sur lui.
Nous ne sommes pas amoureux.

Se sourire, se recueillir souvent. Mais on ne sait pas faire battre notre coeur lorsque nos regards se croisent.

Enfin moi j'ai su il y a plusieurs années. Je trouvais ça facile en fait.

Aujourd'hui je ne sais plus laisser mon coeur battre, il est mort à la guerre.

Il m'a initié à ça.

Je suis sa femme-enfant, sa raison de rentrer le soir.
Nous ne sommes pas un couple comme les autres.

Vivre ensemble, solitaire solidaire toujours. Mais on ne sera jamais complet. Parce que moi j'ai soif. Avide d'ivresse, de passion, d'échange, d'irrationnel et de folie...

Le bonheur, la douceur, la paix intérieure, je sais pas. ça me va mal, ça me rends vide.
C'est la vie qui m'a initié à ça.

Trois années ont passé.
Il est toujours aussi fort.
Mais je sens qu'elle se réveille en moi...Je sens qu'elle réclame son sang. Je sens qu'elle est prête à le détruire s'il ne la laisse pas partir.

Elle m'initie à ça. Au meurtre de l'innocence.

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