>> les primaires du PS...
La Droite, donc, avec un million de tracts diffusés, s’en prend avec virulence au processus des primaires socialistes, dénonçant un « fichage politique ».
La charge lancée par le ministre de l’Intérieur, Claude Guéant, qualifiant, mardi, la primaire socialiste de « problème grave » qui reviendrait, selon lui, à publier « une liste des opinions politiques des Français » selon qu’ils y prendront part ou non, n’était qu’un avant-goût.
L’UMP a dévoilé, hier, un tract qu’elle entend diffuser à plus d’un million d’exemplaires – sans compter ceux imprimés par les fédérations – pour dénoncer un « fichage politique ». Cette nouvelle salve intervient à une semaine du début du dépôt officiel des candidatures, prévu du 28 juin au 13 juillet.
Qu’importe que le PS ait pris des engagements quant au respect du secret du vote,
le parti présidentiel ne veut y voir qu’un « risque de discrimination en fonction de l’orientation politique ».
Le processus du PS rendu plus ouvert
« Le gouvernement et le parti majoritaire » ont « résolu de faire échouer le processus des primaires socialistes », qui constitueraient « un problème grave à régler de toute urgence », se gausse Bertrand Delanoë, le maire PS de Paris, sur son blog.
L’UMP, ajoute-t-il, s’appuie sur deux mensonges : le coût pour les contribuables et la possibilité de ficher des citoyens en fonction de leurs opinions politiques. « C’est faux, répond Bertrand Delanoë, tout sera pris en charge par les fédérations socialistes, à l’euro près. »
Quant au fichage, « les listes d’émargement seront placées sous scellés, et détruites dès le lendemain du vote, sous contrôle d’huissier », précisant que « l’ensemble de la procédure a du reste été validé par la Cnil et le Conseil constitutionnel ».
Benoît Hamon, porte-parole du PS, renverse la menace : « Vu l’état d’esprit de M. Copé, pensez-vous qu’à Meaux, où nous allons organiser ces primaires, il ne risque pas d’y avoir au contraire un certain nombre d’employés du cabinet de M. Copé qui iront vérifier si les employés municipaux de Meaux n’iront pas voter aux primaires ? »
C’est que la donne a changé à l’UMP, qui avait, en 2006, organisé de pseudo-primaires pour désigner Nicolas Sarkozy.
Car le processus du PS, rendu plus ouvert avec la disparition de la scène de DSK comme homme providentiel, se retrouve paré des vertus du modernisme et de la démocratie participative.
Et devient, alors et donc,
un danger pour une UMP qui apparaîtra ringardisée
lorsqu’elle cherchera, « à l’ancienne » = à coups d’accords secrets,
à n’avoir, au final, qu’un seul candidat au premier tour, et qu’il soit… Sarkozy.
Au PS, on se prend à imaginer une mobilisation électorale comparable à l’Italie où, par deux fois, plusieurs millions d’électeurs avaient désigné le candidat de centre gauche. Bien au-delà des seuls militants, donc.
En 2005, la dynamique engendrée par ce vote massif, où Romano Prodi recueillit plus de 75 % des suffrages, joua un rôle non négligeable dans la victoire contre Berlusconi.
Le PS apporte de nouvelles garanties
En proie aux attaques de l’UMP, le Parti socialiste a développé un contre-argumentaire en mettant fin aux ambiguités qui subsistaient en janvier quant à l’usage futur fait du fichier électoral.
Un document [permettant de voir son nom retiré des listes constituées pour ces primaires] est mis en ligne.
Le PS jure que ces listes seront détruites «immédiatement».
En fait... dans les jours qui suivent... Il a proposé :
«que l’UMP envoie des délégués» dans les bureaux de vote.
Offre déclinée par Jean-François Copé :
> «Ça n’est quand même pas à l’UMP
de surveiller les élections internes du PS ».