"JE ne suis Rien [!] venu résouDre." paBlo neRuDa

Publié le par R.B

http://www.franceweb.fr/poesie/neRuDa2.htm

 

 

Je prends congé, je rentre
chez moi, dans mes rêves,
je retourne en Patagonie
où le vent frappe les étables
où l'océan disperse la glace.
Je ne suis qu'un poète
et je vous aime tous,
je vais errant par le monde que j'aime :

dans ma patrie
on emprisonne les mineurs
et le soldat commande au juge.
Mais j'aime, moi, jusqu'aux racines
de mon petit pays si froid.
Si je devais mourir cent fois,
c'est là que je voudrais mourir
et si je devais naître cent fois
c'est là aussi que je veux naître 
près de l'araucaria sauvage,
des bourrasques du vent du sud
et des cloches depuis peu acquises.

Qu'aucun de vous ne pense à moi.
Pensons plutôt à toute la terre,
frappons amoureusement sur la table.
Je ne veux pas revoir le sang
imbiber le pain, les haricots noirs,
la musique: je veux que viennent
avec moi le mineur, la fillette,
l'avocat, le marin
et le fabricant de poupées,
Que nous allions au cinéma,
que nous sortions 
boire le plus rouge des vins.

Je ne suis rien venu résoudre.

Je suis venu ici chanter
je suis venu
afin que tu chantes avec moi.

Pablo Neruda y Matilda
paBlo neRuDa

Extrait de
"El Canto General"
Traduction collégiale

Publié dans wwwlavie

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
R
Merci d'être venu d'aussi loin pour rencontrer mon antre.<br /> (je m'étonne surtout de ne pas rencontrer, ici même, la réponse que je vous avais écrite, aussitôt après vous avoir lu ! ...Dommage !)<br /> Ce n'est que "partie" remise... Soyez tranquille... Je reviendrai vous "hanter"... promis... durant votre sommeil. ;-)
Répondre
D
je découvre votre antre et comme Mariel  souvent je lis un poème de Néruda , le livre "la rose détachée..." est en permanence sur mon bureau.<br /> Bonne soirée à vous ainsi qu'à Mariel si elle revient vous lire
Répondre
M
combien souvent je prends dans mes mains "La rose détachée et autres poèmes" pour en lire un extrait... Pablo Neruda, j'aime...
Répondre
R
Permettez-moi de rendre public ;-) à présent, ("Ah !  présent superbe !") ces vers de Neruda que vous avez mêlés à moi :<br /> Dernier verset de  "Le temps qui ne s'est pas perdu" <br /> Tant d'ailes ont plané survolant les montagnes de la tristesse et tant de roues ont trépidé secouant la route du destin qu'il ne reste plus rien à perdre. Fini, fini, les jérémiades.