[...] Des secteurs déterminants de la bourgeoisie et leurs représentants politiques ne pensent pas que l’issue la plus probable du second tour sera une défaite de Lula. Ils savent que le premier gouve

Publié le par R.B

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Elections brésiliennes : mise en perspective (I)

 

Charles-André Udry

 

[...] Des secteurs déterminants de la bourgeoisie et leurs représentants politiques ne pensent pas que l’issue la plus probable du second tour sera une défaite de Lula. Ils savent que le premier gouvernement de Lula leur a donné, pour l’essentiel, satisfaction. Il n’a en aucune mesure favorisé la mobilisation sociale, tout au contraire.

FHC peut dès lors, sans trop de risques, affirmer: «S’il [Lula] perd, il n’y aura pas les tensions sociales que prédisent certains. Le PT n’a plus la capacité de mobilisation sociale qu’il avait auparavant. Et le PSDB est favorable à la réforme agraire. Quant aux aides sociales aux pauvres, c’est moi qui les ai créées.» (Le Temps, 11.10.2006) Pour ce qui est de la réforme agraire et des aides sociales, FHC lance deux coups de pied de l’âne dont il est passé maître.

La remarque la plus significative a trait à la capacité présente de mobilisation sociale du PT. Cette atrophie accentuée du PT et de la CUT était un des objectifs que visaient les fractions bourgeoises «éclairées» qui, dès le début, ont soutenu «l’expérience Lula».

Prenant un certain recul, Joao Pedro Stedile, dans son entretien à Carta Maior (5.10.2006), observe que «quinze ans de néolibéralisme ont représenté une défaite très grande pour les intérêts du peuple […]. Le mouvement de masse est en reflux. La gauche en général connaît une crise idéologique, de valeurs et de pratique politique […]. Comment dépasser ce cadre historique défavorable ?

Ce ne sera ni par une élection ni par une formule miraculeuse; ce sera un long travail exigeant une patience historique qui permettra de regrouper des forces populaires autour d’un nouveau projet pour le pays et, dans ce but, nous avons besoin de reprendre le travail de base, de former des militants, de disposer de nos propres moyens de communication et de stimuler tout type de luttes sociales, en particulier avec la jeunesse urbaine.»

L’accent mis sur la «jeunesse urbaine» de la part du principal dirigeant du MST mérite l’attention; elle traduit une discussion qui est menée depuis un certain temps dans des cercles dirigeants du MST. [...] 

 

Publié dans THÉORIE - PRAXIS

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