Vénézuela : *SOCIALISME DU XXI° SIÈCLE* ?

Publié le par R.B

 

La stratégie des « révolutionnaires bolivariens » du Venezuela, a consisté à s’attaquer en premier à la structure politico juridique qui était le point faible du système. Une fois cette position consolidée, ils s’efforcent maintenant de transformer le tissu socio économique.

Grâce au contrôle de l’appareil de production pétrolière ces transformations peuvent être induites relativement rapidement. Mais les transformations induites peuvent facilement échouer sur l’écueil culturel et idéologique qui, déjà globalisé, pèse encore très lourd sur tous les esprits. Malgré les innombrables bourdes des dirigeants de l’opposition trop sûrs d’eux pour comprendre la stratégie de leurs adversaires.

Ces résistances culturelles et idéologiques sont encore beaucoup plus fortes que l’imaginaient les partisans de la révolution bolivarienne et du socialisme du XXI° siècle.

Le non-renouvellement de la concession accordée à la station de télévision vénézuélienne privée RCTV par le gouvernement de Hugo Chavez est tout le contraire d’une attaque contre la liberté d’expression et le droit à l’information. Cependant cette mesure légitime a provoqué des réactions sincères et spontanées d’une multitude de gens que le mouvement bolivarien considérait comme sociologiquement acquis à sa cause.

La liberté de choisir entre les idées naissantes d’un développement d’une Amérique latine centrée sur elle-même et unie pour organiser à sa manière les bien-être de ses populations et la soumission aux normes de la globalisation dictées par les pays du nord est essentielle à la réussite du projet bolivarien.

Sans une adhésion sincère et librement consentie par la majorité de la population à ce projet l’échec sera sévère et sans doute définitif. Pour en juger, il faut maintenant attendre de voir comment s’organise la formation du Parti socialiste unifié à partir des 5 millions d’individus qui se sont inscrits comme volontaires pour y militer.

Rien n’est écrit dans le ciel, mais les européens feraient bien de resituer cette tentative vénézuelienne dans le contexte des menances qui se profilent et qui risquent de mettre à bas le système capitaliste mondialisé. Ce système est incapable de faire face au changement climatique qui s’annonce ce qui demanderait une discipline mondialement acceptée pour changer les priorités et créer une nouvelle civilisation adaptée à la survie de l’espèce. Il est également incapable de corriger les méfaits de l’exclusion dont vivent les privilégiés et qui engendre les violences symétriques du terrorisme et de la répression sociale. Il est même incapable de faire face à une nouvelle crise monétaire et boursière tant les instances internationales sont soumises aux exigeances du maintien des privilèges.

C’est à l’aune de ces incapacités qu’il faut évaluer la tentative vénézuelienne qui n’est pas si éloignée des idéaux de liberté, égalité, fraternité de la première République française qui aussi prétendait les partager avec tous les pays.

Cette tentative nous rappelle une évidence que l’histoire du siècle passé nous enseigne clairement. Il est vain de croire qu’on peut partager les richesses. Il faut plus modestement admettre que l’on ne peut que tranquillement partager la pauvreté matérielle et profiter au mieux des richesses naturelles, culturelles et affectives qui, elles, sont indéfiniment renouvelables.


Extrait
De : HETIER
lundi 30 juillet 2007

http://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=51210  [ Lire en entier ]

Publié dans THÉORIE - PRAXIS

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