>> C’est insupportable !

Publié le par R.B, BR, ou RBBR selon l'état des Forces Réelles

 Toute la tonalité de ces discours est profondément autoritaire. Ils disent au pays : nous savons tout, vous ne savez rien, nous appliquerons ce que nous avons décidé et nous vous enverrons la facture de l'aggravation de la crise.

 

C’est insupportable !

 

Le gouvernement confirme une réduction drastique et prolongée de tous les budgets, emplois et services publics, avec cette affirmation incroyable au cœur d’une crise économique aussi gravissime :« Il n’ y aura plus aucune dépense publique supplémentaire pour relancer la croissance ». C’est irresponsable.

 

 En revanche, rien n’est dit tout au long du discours sur l’utilisation par les banques et les grands groupes du CAC 40 des centaines de milliards d’euros dégagés depuis le début de la crise pour pallier les faillites de leur croissance financière. Pas un mot sur la poursuite et la relance de leurs gâchis, pas un mot sur la gravité de la crise monétaire européenne et internationale et ses causes profondes.

 

 En vérité, en France comme en Europe, le schéma défendu par Sarkozy-Fillon et Merkel reste le même : soutien aux marchés financiers et à la compétitivité du capital contre les salaires et les dépenses sociales utiles. C’est une politique criminelle et catastrophique !

 

L'année 2009 a vu une véritable hécatombe d’emplois : 256 100 emplois nets ont été détruits, dont près de 170 000 dans l'industrie, qui compte moins de 30 % des salariés français. En trois ans, Sarkozy, en élève appliqué des agences de notations, de la BCE, du FMI et du Medef a supprimé 135 000 emplois dans la Fonction publique. François Fillon annonce l’amplification de cette politique qui est en train de mettre très gravement en cause l’avenir de l’hôpital public et de notre système éducatif

 

En octobre, la France a « franchi la barre » des 4 millions de chômeurs (dont 2 millions de femmes et 638 000 jeunes), augmentant de 6,5 % en un an. Le chômage de longue durée a progressé de 27,6 % en une année et les salaires réels, inflation réduite, baissent de fait.

 

Notre pays compte 8 millions de salariés gagnant moins 950 euros par mois. Qui plus est, pour les actifs, les conditions de travail réduisent de plus en plus les salariés en simple marchandise, en supplétif instrumentalisé pour « remplir des objectifs » et « faire du chiffre » ; une conception managériale qui exclut les travailleurs soi-disant « non performants » et menace d'insécurité les autres, en élevant chaque fois plus haut le prix de leur maintien en poste. Ces pratiques rendent chaque jour la vie impossible à des centaines de milliers de femmes et d'hommes au travail.

 

Depuis le début de la crise, le montant des injections financières dans le système financier mondial est gigantesque : plus de 5 000 milliards de dollars au total. Mais les relances de croissance que cette injection massive est censée soutenir se développent de manière très inégale, avec un énorme chômage mondial estimé par le BIT à 212 millions de sans-emploi en 2009 (en hausse de 34 millions depuis 2007), avec une insuffisance criante de qualifications et de pouvoir d’achat, avec une montée des concurrences pour gagner les marchés solvables, avec l'aiguisement des guerres commerciales et monétaires, qui déboucheront tôt ou tard sur une nouvelle crise mondiale de sur-accumulation plus grave encore.

 

 En France, la croissance reste minime, contrairement aux affirmations de François Fillon. Seuls s’en tirent les groupes du CAC 40 qui devraient retrouver des niveaux de profits de plus de 80 milliards d’euros en 2010 et qui disposent de trésoreries financières énormes : 146 milliards d’euros pour les dix premiers groupes selon Les Echos du 21 octobre

 

 Voilà les réalités que tentent de cacher à notre peuple Sarkozy et Fillon. Il importe, dans ces conditions, que nous décidions d’amplifier la bataille d’idées engagée depuis le début de la crise, poursuivie avec succès dans la bataille des retraites, sur les causes réelles de la crise capitaliste et la nature des solutions à apporter.

 Nous pouvons le faire en portant des propositions fortes qui trouvent aujourd’hui de l’écho dans la situation. Celles que nous avons avancées pour un autre financement des retraites, notamment la création d’une cotisation sur les revenus financiers, la suppression des exonérations de cotisations sociales aujourd’hui utilisées contre la qualité de l’emploi ou encore la modulation des cotisations sociales ont enfoncé une brèche dans le discours dominant qui nous rabâche : on ne peut pas faire autrement.

 

Ce « on ne peut pas faire autrement », il faut le combattre pied à pied, proposition contre proposition, logique contre logique.

 

 

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