"L’Irak, l’Iran et la fin du pétrodollar", par Bulent Gokay

Publié le par R.B

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Extrait.

(...) Dès 1945, les États-Unis avaient accumulé 80% de l’or de la planète et 40% de la production mondiale.

La politique d’agression des années 1960 fit cependant peser une menace sur la stabilité du dollar américain.

L’économie américaine subit un déficit cumulatif de sa réserve. En particulier, le financement de la guerre du Vietnam mena à l’émission d’un flot continu de dollars.

Sur le plan financier, la guerre du Vietnam fut un véritable désastre. Les États-Unis émirent et dépensèrent plus d’argent que ne leur permettaient leurs réserves d’or.

En 1963, la réserve américaine d’or de Manhattan avait diminué de façon inquiétante : elle couvrait tout juste les sommes que les banques centrales étrangères étaient susceptibles de réclamer.

En 1970, la couverture-or était tombée à 55%, en 1971 elle n’était plus que de 22%.

Avant la guerre du Vietnam, les États-Unis possédaient une réserve d’or de 30 milliards de dollars, mais ils dépensèrent plus de 500 milliards rien que pour [faire cette guerre]. À cette époque, la période de reconstruction d’après-guerre avait pris fin et les économies européennes et japonaises étaient devenues plus performantes par rapport à celle des États-Unis, ce qui augmentait la pression sur le dollar américain.

En 1965, 'le fait que le système financier américain était mis à rude épreuve' éclata au grand jour lorsque de Gaulle exigea que les États-Unis s’acquittent en or de leur dette de 300 millions de dollars.

Cette crise atteignit son apogée lorsqu’en 1970-1971 d’autres banques centrales étrangères tentèrent de convertir en or leurs réserves de dollars.

En réaction à un abandon du dollar, le gouvernement des États-Unis se dispensa d’honorer sa dette, en suspendant la convertibilité du dollar en or le 15 août 1971.

Il n’y avait pas, semble-t-il, d’autre choix : il était impossible au gouvernement américain de racheter ses dollars avec de l’or.

Si les gouvernements et les banques centrales avaient essayé de convertir en une seule fois ne fût-ce qu’un quart de leurs réserves de dollars, les États-Unis se seraient trouvés dans l’impossibilité d’honorer leurs obligations.

Ainsi prenait fin le système instauré par les Accords de Bretton Woods ; cette grave crise dérivant d’une perte significative de confiance dans le dollar.

[En conséquence], le dollar devint une monnaie « flottante » dans le marché international des devises, ce qui affaiblit sa position hégémonique.

À ce stade, le dollar n’eut plus de soutien stable hormis les « pleine foi et crédit » [3] du gouvernement américain.

À partir de ce moment, il fallait que les États-Unis trouvent un moyen de convaincre le reste du monde de continuer à accepter le dollar dévalué en échange des biens et services dont les États-Unis avaient besoin.

Ils devaient trouver une raison économique qui obligerait le reste de la planète à détenir des dollars : le pétrole la leur fournit et "pétrodollar" devint le mot clé.

A suivre...

Bulent Gokay

Dr. Bulent Gokay, Maître de conférence en relations internationales, School of Politics, International Relations and philosophy, Keele University - Royaume-Uni.


Publié dans THÉORIE - PRAXIS

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Y
Belle leçon d'économie politique !! <br /> Ce site LE GRAND SOIR.info que tu utilises est décidemment très bon sur tous les plans.<br /> Et ta selection est toujours "aux petits oignons" comme on disait autrefois...<br /> N\\\'ai crainte, je reviendrai : ton blog me paraît être une mine à lui tout seul !<br /> Bonne continuation... J'attends de tes nouvelles par mél... Ok !?
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