ALERTE SOCIALE

Publié le par R B*

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Editorial par Patrick Le Hyaric http://www.humanite.presse.fr/journal/2005-04-26/2005-04-26-487256

L'HUMANITÉ 26/04/2005

Avec le « non », arrêtons le massacre !

 

Alerte sociale : 1 million d’emplois

menacés

par la libre concurrence.

 

 

Après les directives européennes antisociales sur les délocalisations, le temps de travail ou les transports, voici un nouveau boomerang ultralibéral : les importations de textile. L’alerte sociale doit être déclenchée ! Un million d’emplois sont menacés en Europe par la libre concurrence. Des dizaines d’entreprises risquent de disparaître et des villes entières plongées dans le coma.

 

La suppression des quotas d’importations, dans le cadre des accords de l’Organisation mondiale du commerce, a abouti à une augmentation exponentielle des importations de produits textiles chinois en Europe. Fatalité ? Non ! C’est l’effet direct du concept maastrichtien de « marché ouvert où la concurrence est libre », qui deviendrait la loi suprême avec la constitution européenne. Les seuls bénéficiaires de cette déferlante sont les importateurs, les centrales d’achat et les entreprises qui ont délocalisé leur production.

Contrairement à ce qui se dit sur la plupart des plateaux de télévision, les anciens traités européens, particulièrement le traité de Rome, prévoyaient des mécanismes comme le principe de « préférence communautaire » ou les tarifs douaniers extérieurs, qui pouvaient en cas de besoin se compléter avec des « clauses de sauvegarde », permettant de se protéger et d’entamer des négociations avec les pays exportateurs. De tels dispositifs sont aujourd’hui démantelés, désarmant l’Union européenne, les États et les salariés. Face à l’urgence et à la gravité de la situation, la Commission de Bruxelles a enfin décidé non pas d’agir mais... d’examiner la question. Elle envisage d’abord pour le mois de juillet... « une enquête - approfondie » qui durera plusieurs mois ; puis... éventuellement, elle déclenchera un « mécanisme de sauvegarde » prévu dans le protocole textile conclu dans le cadre de l’accord d’adhésion de la Chine à l’OMC. Ce serait à se tordre de rire si des millions d’emplois n’étaient en jeu ! Le commissaire européen au commerce, Mandelson, ne fait qu’appliquer les textes de l’Europe ultralibérale que les ministres français appellent, dans un piteux double langage, à constitutionnaliser. Ils savent pourtant bien que la constitution les rendrait impuissants puisque les tarifs douaniers, l’établissement des règles de concurrence, la politique commerciale, la conclusion d’accords internationaux seront de la compétence exclusive de l’Union européenne.

L’article 314 stipule que « l’Union contribue [...] à la suppression progressive des restrictions aux échanges internationaux et aux investissements étrangers directs, ainsi qu’à la réduction des barrières douanières ». Cela signifie que nous n’aurons aucun moyen de nous opposer à la déferlante des importations.

On veut donc nous faire croire qu’avec le « oui » le 29 mai, on vote pour l’Europe. En fait, ce vote reviendrait à constitutionnaliser le capitalisme le plus sauvage au détriment des peuples européens, mais aussi des travailleurs des pays pauvres pressurés par les bas niveaux sociaux. Une autre Europe utile aux peuples européens, actrice d’une mondialisation progressiste, devrait instaurer une taxation des importations abusives pour alimenter un fond de développement destiné à élever les niveaux de protection sociale des travailleurs des pays pauvres exportateurs. Les ministres qui poussent des cris d’orfraie pour tenter de sauver le « oui » feraient mieux de se mettre au diapason du peuple français, en refusant avec lui une constitution ultralibérale qui ligote les pouvoirs publics au détriment des travailleurs européens. Loin d’être isolé, notre pays deviendrait ainsi le fer de lance d’un nouveau traité européen fondateur d’une nouvelle Europe. Le peuple des Pays-Bas qui, à 58 %, s’apprête à voter « non » à la constitution exprime ce même désir d’une autre Europe. Après le fondateur de la Confédération européenne des syndicats Georges Debunne, du syndicat allemand IG Metall, c’est le leader - socialiste allemand Oskar Lafontaine qui, aujourd’hui, appelle dans nos colonnes à voter « non » pour réorienter la construction européenne.

L’espoir pour tous les peuples, c’est ce « non » pour arrêter le massacre.

Un « non » progressiste et  solidaire pour une Europe sociale.

 

 

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