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Alors... quand vas-tu dire ce que tu penses, quand vas-tu pouvoir vraiment choisir ?

Publié le par R.B

e à toi qui hésites

Tu t’interroges, et tu ne sais pas que faire le 22 avril prochain, jour du premier tour des élections présidentielles 2007.

Depuis 5 ans, on t'explique que tout ce qui arrivera sera de ta faute. Depuis 5 ans, on t'explique que tu n'as peut-être pas été raisonnable et qu'il te faut désormais le devenir.

Depuis 5 ans, on t'a indiqué le sens inéluctable des évènements, du cours de l'histoire...

Sommes-nous dans une campagne d’images, d’égos, d’entourloupes ?

Point d'InterrogationEt tu regardes cette campagne électorale sans queue ni tête, dubitatif. Où est le débat de fond ? Où sont les options en présence ? Où sont les enjeux ? Nous sommes dans une campagne d’images, d’égos, d’entourloupes. Les sondeurs pèsent de tout leur poids pour formater le paysage politique : ils ont fait la présélection, ils ont fait la moitié du travail. Les média s’en donnent à cœur joie. Le matraquage continue, le même qu’au temps du référendum : ils te disent ce qui est possible et ce qui ne l’est pas, ce qui est correct et ce qu’il ne faut pas penser. Ils collent des étiquettes : les « qualifiables », les « grands candidats », la soi-disant « gauche de la gauche », le « troisième homme ». On essaie de te t’orienter en te désorientant.

Beaucoup d’hommes et de femmes affichent un choix par défaut, sans conviction.

Certains se disent que le seul enjeu de cette élection est de battre Sarkozy. Mais peut-on le battre sans projet de changement clair ?

Le visage de cette campagne masque mal une République malade. Si ça continue comme ça, nous allons vers une nouvelle catastrophe démocratique, différente de celle du 21 avril 2002, mais pas moins grave pour autant.

Alors vas-tu, oui ou non, donner ton avis le 22 avril 2007 ?

Peut-on encore s’exprimer dans une élection ou bien sommes-nous passés à autre chose ?

Alors quand vas-tu dire ce que tu penses, quand vas-tu pouvoir vraiment choisir ?

Tu te poses sans doute toutes ces questions, et j’ai envie de les poser aussi.

De plus en plus, on amène les électrices et les électeurs à verser dans la « tactique électorale » et la tambouille politicienne, qui les éloigne tant et plus de leurs propres convictions et de leurs choix.

Et peu à peu, le peuple ne dit plus rien, la démocratie devient une coquille vide.

Les grands de ce monde veulent prendre leur revanche et nous orienter vers des systèmes politiques verrouillés comme celui des Etats-Unis.

Est-ce que Royal, Bayrou et Sarkozy représentent près de 80% de l’opinion ? Est-ce que tu te sens représenté vraiment par l’un des trois ?

Alors pourquoi avoir voté « non » à plus de 55% à la Constitution libérale de l’Europe ?

Et si on reparlait de politique, et si on reparlait d’avenir, et si on reparlait de bonheur ? Et si on reparlait de toi, de ta vie, de Zup Nordnos vies… Je ne veux pas laisser noyer les enjeux. Pour moi, ils sont clairs : c’est stop ou encore ? On arrête ou on continue avec des politiques qui ne répondent pas aux besoins, aux attentes, aux aspirations. Avec des politiques qui se font sans nous ou contre nous. On arrête ou on continue avec la mal-vie qui grandit parmi les enfants, dans les quartiers populaires, dans les entreprises. Avec les inégalités et les injustices qui grandissent en même temps que les profits des entreprises du Cac 40. D’un mot, on arrête ou on continue avec le libéralisme ?

C’est quoi la gauche ?

Je ne veux pas me résoudre à dire seulement une colère, me mettre hors-jeu politique, renoncer à mes envies d’avenir.

Je ne veux pas être réduit à manifester dans la rue ou dans les champs, à produire des votes sans espoir.

C’est quoi, la gauche ? Ce serait un nouveau tandem Bayrou-Royal ? Ce serait Royal toute seule ? Alors où allons-nous ? Nous laissons ouverts des boulevards aux populismes et à la désespérance.

Il y a besoin d’une gauche populaire, d’une gauche de courage, d’une gauche qui ne renonce pas, ni à ses valeurs, ni à ses combats. Nous sommes le peuple de gauche, nous sommes la gauche. Et pour ma part, je ne me laisserai pas enfermer « à la gauche de la gauche », comme je l’ai entendu ce matin à la radio, à propos de Marie-George Buffet, qui pour moi est seule capable d'incarner solidement un renouveau à gauche. Je veux donner mon avis parce que j’existe et que je suis libre. Je veux donner pleinement mon avis, parce que je sais que cela, d’autres, en face, le feront. Je veux donner mon avis parce qu’il y a trop de souffrances, d’injustices, de choses qui ne vont pas dans cette société dominée par la loi du plus fort et la loi de l’argent. Je veux donner mon avis parce que je sais qu’il est possible de faire autrement. Imagine que tous ceux et celles qui veulent cela parlent ou qu’ils se taisent : cela change tout.

Et toi, que feras-tu le 22 avril ?

 

Publié dans THÉORIE - PRAXIS

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