>> LA LOUVE HURLE : Nous n’attendrons pas le 9 mars pour dire [AU P.S] notre colère et "NOUS SERONS À VOS PORTES À VERSAILLES le 4 février !!"
LA RÉPONSE D’UNE DÉPUTÉE [PS] DE PARIS SUR LE TRAITE DE LISBONNE

révélé par La Louve
Je m’en suis pas encore remise...
Voici ce que je viens de recevoir par e-mail.
Et qui devrait achever de décider les plus indécis-e-s à manifester le 4 février...(c’est moi qui ai souligné certains passages)
Courriel de G. P.-L Députée [PS] de Paris
"Madame, Monsieur,
Suite à votre courrier, voici les éléments que je suis en mesure de vous apporter concernant le traité européen. Le 4 février prochain, en cohérence avec la décision prise par le groupe socialiste à l’Assemblée, je me rendrai à Versailles pour participer au Congrès, dans le but d’enclencher le processus de révision de la Constitution, qui est le préalable juridique indispensable à toute ratification.
Les instances nationales du Parti Socialiste ont décidé de voter pour le Traité de Lisbonne car, bien que peu enthousiasmant, il a le mérite de sortir de l’enlisement institutionnel dans lequel se trouve l’Europe depuis 2005. Pour ma part, je regrette que la charte des droits fondamentaux insérée dans la précédente constitution n’ait pu être reprise que de manière indirecte, car il s’agissait selon moi d’un texte fondamental.
Une opposition à la modification constitutionnelle aurait pour effet immédiat d’interrompre la procédure de ratification du traité, et donc de renoncer à toute possibilité pour le peuple de s’exprimer. En revanche, conformément à la décision prise à une large majorité par le groupe socialiste, je m’abstiendrai sur le texte pour exprimer mon désaccord avec les méthodes de Nicolas Sarkozy.
Je souhaite insister sur deux points : d’une part il faut savoir que les parlementaires sont au nombre de 908 ( à savoir 577 députés et 331 sénateurs). La modification de la Constitution nécessite l’aval des deux cinquième des parlementaires, soit 364 parlementaires. Cependant, les groupes PS et PC ne comptent que 319 parlementaires (210 députés et 109 sénateurs). Si on ajoute les apparentés, on arrive à 347 parlementaires, soit un nombre toujours inférieur aux deux cinquièmes. Les chiffres montrent que l’ensemble des parlementaires de gauche constituent moins des deux cinquième du Parlement, ce qui signifie que même si tous votaient contre la modification de la Constitution lors du Congrès de Versailles, celle-ci serait quand même adoptée.
D’autre part, le rejet de la modification de la Constitution n’implique pas l’organisation d’un référendum ipso facto.
Une fois la Constitution révisée, le débat sur le mode de ratification lui même peut commencer. En accord avec ses engagements de campagne, le groupe socialiste exigera un référendum, et déposera une motion référendaire, lors du débat qui aura lieu le 6 février à l’Assemblée nationale. Il a d’ailleurs voté la proposition de loi en ce sens, déposée par le groupe communiste (GDR) récemment.
En tant que Vice-Présidente du groupe socialiste, j’approuve la position de compromis adoptée démocratiquement à l’intérieur de mon parti et respecterai la décision prise.
Je souhaite qu’au lieu de prolonger encore la crise des instances européennes, toute notre énergie soit consacrée à ce que les français sanctionnent massivement le gouvernement dans les urnes, les 9 et 16 mars prochains.
Bien à vous,
G. P.-L. Députée de Paris
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J’ai pas pu m’empêcher...
J’ai répondu !
-et je pense que je ne vais pas être la seule.
La Louve
"Madame la Députée,
Merci d’avoir pris la peine de répondre à mon courrier.
J’avoue cependant être assez désagréablement surprise par l’énorme dose de renoncement que contient votre discours, et notamment, la partie relative au calcul de la majorité nécessaire à Sarkozy pour faire passer son projet !
Vous oubliez que certains parlementaires de droite vont également voter CONTRE cette mascarade. Si les parlementaires qui se prétendent de gauche font bloc de façon unanime et inflexible, il se peut fort que ce viol de notre souveraineté tourne court.
Et puis, comment peut-on savoir à l’avance qu’un combat va tourner court, qu’il ne sert de rien de se battre jusqu’au bout, sur des sujets aussi fondamentaux ?
Par ailleurs et pour ma part, j’ai voté NON le 29 mai 2005 pour refuser d’aller plus loin dans le projet d’Europe libérale que l’on nous proposait. Le projet européen que vous appelez de vos voeux n’est rien d’autre qu’un faux nez du capitalisme, aussi vous comprendrez que votre justification à cette trahison du PS ne me convainque pas.
Je suis sidérée par votre réponse, et la facilité avec laquelle la majorité des parlementaires de votre groupe semble à la fois oublier quelle est l’essence de leur mandat, et d’autre part, quelle doit être la seule attitude convenable pour un élu républicain face à cette question.
Que le PS ait décidé de faire du renoncement face au capitalisme son idéologie officielle le regarde, certes. Que la plupart de ses membres décident qu’on est plus à l’aise pour retourner sa veste les bras ballants que le poing levé, après tout , c’est logique.
Mais ne venez pas nous raconter n’importe quoi et conclure votre message par un appel à "sanctionner Sarkozy dans les urnes", comme si sa faute à lui pouvait effacer la votre, et comme si nous étions encore assez stupides pour croire qu’en votant pour vous, nous allons faire un barrage efficace entre lui et nous!
Madame, entre cette forfaiture et le nombre de membres du PS qui travaillent aujourd’hui pour Sarkozy sans être exclus de votre parti, sans parler de la mollesse de votre opposition et de l’absence totale de présence de votre parti au côtés des salariés dans les luttes sociales ces dernières années, je crois que la messe est dite, trop c’est trop et pour ma part, vous n’aurez plus jamais ma voix.
D’un point de vue assez pratique en effet, et très matériellement, les inconvénients que je trouve à soutenir, le cas échéant, votre parti en lui accordant ma voix à l’occasion, ne sont plus contrebalancés par des avantages qui me permettraient de penser que j’ai fait le bon choix pour ma vie et pour mon pays.
Tout cela est très triste et assez écœurant, rappelant les heures sombres que la France connut en 1940 quand la plupart des parlementaires votèrent les pleins pouvoirs au Maréchal Pétain, nous assurant toutefois que "c’était pour notre bien". Fort heureusement pour nous, des communistes et des gaullistes ne pensèrent pas comme ces gens-là, ce qui a permis de mettre un terme à bien des horreurs.
J’ai quitté le PS fin 2006 car je ne pouvais plus supporter de le voir déraper ainsi, je vois que la chute est longue et a de beaux jours devant elle.
Nous n’attendrons pas le 9 mars pour vous dire notre colère et nous serons à vos portes à Versailles le 4 février pour vous rappeler de respecter la voix du peuple.
Salutations"