DÉSIR DE FEMME : 'Osémy la Louve' se dit et nous boulverse...
"Je rêve depuis toujours un homme qui vénère chacun de mes pas, qui retire mes bottes quand je rentre de la chasse , pour qui les autres femmes ne sont que copies ou esquisses bien pâles, un homme qui ne se sentirait pas humilié d'être ainsi à mes pieds, qui comprendrait qu'à cette position c'est moi, sa maîtresse, qu'il soumet, un homme qui brosse mes cheveux sans honte et que cela fasse sourire, un homme qui me prenne pleine de sang sans répugnance et qui me goûte ainsi même au plus fort de la désespérance, un homme qui me fasse une statue parce que je serai forte et aride et salée comme un désert, mais fragile et humide et ombrageuse comme un tapis de mousse dans un sous bois, un homme qui m'embrasse comme un égal qui peut porter une armure, qui m'enlace après la joute, un homme qui me fasse suffisamment confiance pour goûter la liberté que je veux lui donner et qui n'en profite pas pour me berner, un homme qui me laisse lui apprendre ce qu'il ne sait pas sans courber l'échine et sans me faire payer ses propres insuffisances, qui en retour, m'apprendra ce que j'ignore, je rêve un homme qui me fesse puis me console puis me cajole et puis me morde, je veux un homme qui me baigne, qui puisse jouir en me regardant, en me parlant, en m'écoutant, un homme débarrassé de tout complexe , qui soit un chien, qui soit un chat, qui soit un loup et qui me fasse reine, un homme qui sache se laisser aller à la douce et sauvage quiétude de l'enfant à sa mère, cruelle, amusée, charnelle, fusionnelle...
Un homme qui me verrait chaque jour comme une page vierge nouvelle où écrire un passage de son histoire, un homme qui fasse de moi le livre de sa vie...
Voilà bien un rêve, car l'homme hélas, ne sait pas écrire dans le livre des femmes. A plus forte raison ne sait-il pas y lire.
Notre histoire commune est celle d'un échec toujours annoncé et sans cesse recommencé; ils seront toujours lassés et nous serons toujours déçues. "
Osémy, 3 décembre 2006