OSÉMY enfonce le clou (même un petit) TRIBUNAL EN TÊTE !

Publié le par R.B

 

mardi 30 janvier 2007

Ministère de l’intérieur et QG Sarko : même standard !
 

Trouvé sur Bellaciao  ce jour,

RTL aurait piégé 'Le Petit'...

Ministère de l’intérieur et QG Sarko : même standard ! Allo? J’écoute !

Dans la série "allo j’écoute". Le ministère de l’intéreiur et le QG de campagne de Sarkozy utilisent le même standard ! Pratique et pas cher !

De : marcel du boulevard
mardi 30 janvier 2007

 

http://osemy.blogspot.com/2007/01/ministre-de-lintrieur-et-qg-sarko-mme.html

lundi 29 janvier 2007

Témoignage - La réalité du libéralisme dans les rapports de travail …
 

existe déjà à l’état de microcosme en France, et j’en viens : bienvenue au Barreau de Paris.

Environ 17.000 avocats sont inscrits aujourd’hui au Barreau de Paris (+ de 45 % du nombre total d’avocats en France).

Entre 900 et 1.000 nouveaux « aspirants avocats » sortent chaque année de l’Ecole de Formation du Barreau, rue de Charenton.

Pour devenir avocat et avoir le droit d’exercer votre profession, outre le fait que vous ayez passé entre 5 et 6 ans d’études en faculté de droit, que vous ayez (souvent péniblement) décroché l’examen, difficile, du CRFPA (du premier coup ou à la dernière tentative), qui vous ouvrira les portes de l’Ecole de Formation du Barreau (obligatoire) où vous aurez des cours et des stages (souvent non rémunérés) pendant une année, sanctionnée par un dernier examen qui ne sera pas que de pure forme, il vous faudra, à déjà 24 ou 25 ans, trouver une première collaboration, libérale ou salariée, qui vous permette de prêter serment et de devenir « avocat stagiaire » pendant deux à trois ans, avant de devenir un avocat de « plein exercice » , inscrit au Tableau de l’Ordre des avocats.

Avant cela, pas de possibilité de poser votre plaque. Vous êtes nécessairement collaborateur d’un autre avocat ou d’un cabinet.

La plupart du temps « collaborateur libéral », bien-sûr (90 % des contrats signés) .

Les patrons étant les mêmes partout, ou presque (je rends grâce à ceux et celles que j’ai pu croiser en 6 ans de métier et qui font acte militant en restant humain), pourquoi se priveraient-ils d’un outil qui leur permet d’exploiter sans scrupule leurs jeunes confrères arrivant sur le marché pour des coûts évidemment ridicules ?

Aucune raison.

Je m’explique.

La collaboration libérale aujourd’hui, à Paris, pour parler de ce que j’ai connu, c’est cela :

Une « rétrocession d’honoraires » dont le minimum obligatoire n’a été relevé que récemment à 2.975 euros mensuels pour l’exercice de la première année de collaboration (le fameux « tarif UJA ») – ( c’est vous dire qu’avant que ce minimum soit obligatoire et relevé à ce montant exorbitant, c’était vraiment la fête…).

Cela ne doit pas vous sembler exorbitant car, le principe de la collaboration libérale (qui est l’antithèse du salariat), c’est que le collaborateur paie toutes ses charges sociales et professionnelles sur la rétrocession qu’on lui verse, qu’il encaisse et reverse la TVA, est soumis aux BNC… – c’est donc un montant plus « brut que brut » que lui reverse royalement le cabinet pour lequel il travaille, et qu’il faut amputer d’entre 33 et 40 % de charges et provisions diverses avant impôts (le montant exact varie selon les sources) pour obtenir le résultat net.

Ce qui donne, en première année, dans le meilleur des cas, une rétrocession nette de 1.900 euros environ, un peu moins dans le pire des cas, et sans compter la provision que vous devez faire pour payer votre régularisation de charges en troisième année…Rétrocession qui sera normalement obligatoirement augmentée la deuxième année à 3.360 euros HT. Toutefois, de nombreux confrères ne respectent toujours pas ce tarif minimum et combien de confrères aujourd’hui Smicards, y compris après 2 ans d’exercice ?

La "contrepartie" de cela est qu’en théorie, le jeune avocat doit être formé par ses pairs qui devraient lui accorder, selon le contrat de collaboration-type mis en place par l’Ordre, leurs meilleurs soins. On vous explique en outre que ce système est « idéal » vraiment, car vous avez le privilège, en contrepartie de cette rétrocession, de « développer votre clientèle personnelle » et donc ,de "mettre du beurre dans les épinards" et de construire votre indépendance future…

Mensonge éhonté et insuffisamment dénoncé ! La loi du marché n’a qu’un bénéficiaire — la poche de celui qui tient le bâton.

La plupart des cabinets parisiens ( je ne dis pas tous mais la plupart), non contents de sous-payer des jeunes ayant fait des études souvent longues et sanctionnées par un ou deux troisième cycle, voire, par un « double cursus » (par exemple ESCP) financé au prix d’un crédit à une banque, profitent de l’absence quasi totale de garanties et de droits effectifs du collaborateur (qui, rappelons le n’est pas salarié), pour exiger de lui ce qui s’apparente à une véritable exploitation, la durée hebdomadaire de travail moyenne étant d’environ 50 heures (quand ce n’est pas plus, notamment pour ceux qui ont choisi de se faire rémunérer plus grassement par les cabinets anglo-saxons…).

Traduction : vous ferez votre clientèle personnelle le week end et le soir après 19.00, si vous n’êtes pas épuisé, si vous n’avez pas d’enfant et si vous trouvez des clients qui acceptent de passer, nécessairement, après les clients du cabinet !

J’ajouterai à tout cela les éléments du parfait tableau de l’exploitation ultralibérale de l’homme par l’homme, puisque jusqu’à l’an dernier, le délai de préavis pour rupture du contrat de collaboration était de 2 mois (il vient ENFIN d’être passé à 3), que passé ce délai de préavis, si vous n’avez pas retrouvé de collaboration, vous n’aurez pas de chômage (vous n’étiez pas salarié) et pas de RMI (vous avez trop gagné l’an passé).

D’autant que , la concurrence est rude sur ce marché (1500 petits nouveaux chaque année !), de plus en plus restreint et serré ( y compris pour les patrons s’ils veulent continuer à s’en mettre plein les poches), et qu’il n’est pas exigé de motif pour mettre fin au contrat de collaboration (les situations litigieuses devant toujours être réglées a posteriori devant le conseil de l’Ordre ou les Prud’hommes si vous choisissez faire requalifier votre contrat de collaboration libérale en salariée).

Une sacrée épée de Damoclès pend donc au-dessus de votre tête, de plus en plus menaçante les années passant, et vous fait ramer quotidiennement pour remplir ces fameux « objectifs » que tous les cabinets pratiquent (et qui sont pourtant en totale contradiction avec le statut libéral…) où vous devez rentrer chaque jour un nombre d’heures « facturables » approchant les 6 ou 7 selon les structures (ce qui revient à 10 ou 12 heures de travail quotidien)…quitte à ce que cette facturation se fasse au détriment des clients, puisque votre survie de collaborateur en dépend…jusqu’à ce que vous arrêtiez de penser et que vous trouviez tout cela normal.

(J’avais compté, à l’époque, que lorsque la SCP où je travaillais facturait une heure de mon travail à un de ses clients, elle avait été payé de ce que je lui coûtais moi à la journée. Donc, que je lui rapportais environ 6 fois ce que je lui coûtais, bien que ce soit rapidement avéré insatisfaisant et toujours critiquable…)

Passé la deuxième année, vous n’aurez droit à aucune augmentation obligatoire (vous n’êtes plus supposé être stagiaire mais « inscrit », si vous avez eu le temps de satisfaire à toutes les obligations du Stage, et donc, en tant que tel, vous n’avez plus ce minimum de protection…).

Croyez-moi, vous sentirez passer les conflits avec votre boss, le divorce de votre patron ou l’acquisition de son nouvel appartement ou de son futur 4x4…tandis que vos charges augmenteront…et que votre rétrocession pourra donc même diminuer.

Vous n’aurez qu’à croiser les doigts et serrer les fesses pour trouver une nouvelle collaboration avant de vous faire liquider comme un malpropre, où vous recommencerez le même cirque hypocrite et précaire pendant un ou deux ans avant de vous retrouver au même stade, toujours, ou presque.

J’ajoute enfin que si vous décidez de quitter le Barreau pour une autre profession avant votre 15ème année d’exercice ( !), vous perdrez le bénéfice de toutes les cotisations de retraite que vous avez versées avant , y compris dans le régime complémentaire…

Je pourrais expliquer aussi comment tout cela est encore pire lorsque vous êtes une femme.

Je passe sur le caractère éminemment sexiste de la profession. Une femme est souvent collaboratrice plutôt qu’associée. Et pourtant, elles sont majoritaires dans la profession.

Le congé maternité est de 12 semaines depuis 4 ans, mais il n’est toujours pas obligatoire de prendre 3 ou 4 semaines avant l’accouchement. Combien de fois ai-je vu en salle d’audience de malheureuses consoeurs enceintes jusqu’aux dents, se rendant péniblement à leur troisième audience de la journée (Paris Bobigny et enfin Créteil sinon ce n’est pas du jeu…)?

En toute logique libérale, vous serez par ailleurs poussée vers la sortie une fois accouchée car vous aurez de plus en plus de mal à facturer 6 à 7 heures par jour, tout en construisant votre « clientèle personnelle », avec un ou deux enfants à la maison et un mari qui ne comprendra pas toujours quel dilemme est le vôtre. Vous devrez choisir entre travail et famille et si vous choisissez la famille, vous serez sous –payée car, ma bonne dame, tout à un prix n’est-ce- pas ?

Une étude sanitaire et sociale parue il y a quelques années et réalisée au sein de la population d’actifs du Barreau du Québec produisait des chiffres ahurissants : record des naissances prématurées, taux d’alcoolisme, de dépressions, de consommation de stupéfiants très élevés, plus élevés que dans n’importe quelle catégorie socioprofessionnelle…(voir aussi : http://www.barreau.qc.ca/fr/organismes/pdf/detresse.pdf - une telle étude a été réalisée en France mais je n’en retrouve plus les coordonnées).

De là y voir les symptômes que le libéralisme inscrit dans le corps de ses victimes, il n’y a qu’un pas que je franchis allègrement.

J’attire également votre attention sur les répercussions de ce système global sur les services rendus aux justiciables, et donc in fine, à la justice, et vous aurez je pense, un bon tableau des ravages du libéralisme à l’échelle individuelle et donc, à l’échelle sociale…

Notez enfin que dans les instances ordinales chargées de réguler la profession, les collaborateurs sont, depuis toujours, sous-représentés. Bien sûr, il y a eu de timides avancées (notamment grâce à l’action de certains confrères au sein de l’UJA ou du SAF, ou de l’Ordre). Mais elles sont insuffisantes et toujours moins rapides que les troubles et les déséquilibres que créent le libéralisme au sein de cette profession.

Quand on a vécu cela, on ne peut pas souhaiter sérieusement l’avènement du libéralisme partout et pour tous, à moins que quelques années de cigares, de pieds sur la table, de chemises à 300 euros, de sexisme, de sièges de voiture en cuir, de déjeuners arrosés au Mouton Cadet « entre associés », vous aient fait oublier les couleuvres énormes que vous avez du avaler, les vexations, les sacrifices, les renoncements, les privations que vous avez du subir, vous et vos copains de fac, quand vous êtes entrés dans la profession, plein d’espoirs et de confiance…A moins que tout cela vous ai fait oublier, simplement, votre humanité.

J’ai deux espoirs aujourd’hui, qui sont aussi deux combats : qu’un jour quelqu’un s’occupe sérieusement du statut des jeunes dans cette profession, et que ce statut qu’est le leur actuellement ne fasse pas de petits dans d’autres professions, qu’il ne devienne pas la règle pour les travailleurs, parce que c’est véritablement LA PORTE DE L’ENFER…

Laurence PARISOT, vous aurez le droit de parler du libéralisme le jour où vous aurez vécu ce que j’ai vécu, ce que d’autres ami-e-s vivent encore et vivront toujours tant que les choses n’auront pas changé, tous ces jours à travailler la peur au ventre, les yeux rivés aux compteurs, à oublier l’essentiel, trop préoccupé par votre survie, vous, vous qui avez profité du système en nantie pour mieux le liquider !

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