le groupe italien JAL, propriétaire de Jallatte, annonçait délocaliser toute la production et supprimer 285 emplois en France où le fondateur, Pierre Jallatte, s’est suicidé quelques jours plus tard.

Publié le par R.B

 

Jallatte : les actionnaires et les salariés votent le plan B

Délocalisation . La nouvelle version du plan social évite tout licenciement sec.

Les métaphores vont bon train. « David contre Goliath », « le pot de terre contre le pot de fer », toutes pour saluer le nouveau plan voté par les actionnaires du fabricant de chaussures de sécurité et accepté par les salariés après plusieurs semaines de lutte. Un accord de méthode a en effet été signé vendredi, amorce de la procédure légale de négociation d’un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE). « C’est fabuleux : un petit village, un petit syndicat, un immense rapport de forces : on a su faire reculer ce monstre que sont les fonds de pension américains », s’est aussitôt réjoui le délégué CGT de la maison mère installée à Saint-Hippolyte-du-Fort (Gard), Jean-François Anton.

Le 30 mai dernier, le groupe italien JAL, propriétaire de Jallatte, annonçait sa volonté de délocaliser toute la production en Tunisie et de supprimer 285 emplois en France, notamment dans le village du Gard où le fondateur de la marque, Pierre Jallatte, s’est suicidé quelques jours plus tard. Une décision qui avait suscité une vive émotion des habitants et des élus et provoqué une forte mobilisation des salariés. Obligée de revoir sa copie, la direction avait proposé un premier plan, qui prévoyait le maintien de 80 emplois en France. Rejeté, il a donc fait l’objet d’une seconde version, acceptée en fin de semaine dernière.

Celui-ci prévoit que 132 salariés resteront en activité, essentiellement à Saint-Hippolyte-du-Fort. Le reste des départs se fera soit par des aides aux départs volontaires, soit par des préretraites à 55 ans et les salariés de l’usine du Puy-de-Dôme seront transférés à un repreneur spécialisé dans les bottes en PVC. Les collectivités locales mettront la main à la poche à hauteur de 4 millions d’euros, répartis entre le conseil général du Gard, la communauté de communes d’Alès et le conseil régional de Languedoc-Roussillon.

Lénaïg Bredoux

Article paru dans l'édition du 25 juin 2007

 

Publié dans THÉORIE - PRAXIS

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