Onfray défenseur du capitalisme et de la constitution de 58.
Extraits d’un dialogue avec Onfray dans le Nouvel Observateur du 25 janvier et intitulé : "A quoi sert l’extreme gauche ?"
[...] L’extrême gauche plurielle est un vrai concept, très opératoire. Il manque quelqu’un capable de lier cette pluralité. Il y eut Mitterrand en son temps et pour son camp. Et c’était quand même nettement plus difficile de faire l’union de la gauche avec le Parti communiste stalinien de Georges Marchais et un pharmacien radical de sous-préfecture ! C’était beaucoup plus ardu que de fédérer une extrême gauche plurielle qui dispose d’un point commun, l’antilibéralisme. Par ailleurs, cetteextrême gauche plurielle confondcapitalisme et libéralisme. Or le capitalisme est un mode de production des richesses par la propriété privée et le libéralisme, une modalité de leur répartition par le marché libre. On peut donc être, ce qui est mon cas, antilibéral et défenseur du capitalisme.
[...] Je défends la Constitution de 1958. Je suis gaullien, « gaullo-gauchiste » aurait dit Maurice Clavel ! Le Clavel de Mai-68 me plaît bien. Je ne suis pas pour la VIe République ni pour un changement de Constitution. Je pense que la présidentielle, c’est, de fait, la rencontre d’un homme et d’un peuple. Aujourd’hui, c’est devenu une affaire de partis politiques et d’états-majors. A cause d’une espèce de pudeur libertaire du « je voudrais bien le pouvoir, mais j’aimerais qu’on me le donne sans faire ce qu’il faut pour l’avoir », certains n’y sont pas allés, et l’union ne s’est pas faite.
RÉACTION :
Je pense qu’il ne faut pas avoir d’indulgence : Michel Onfray a peut-être le mérite de mettre en débat des questions mises de côté systématiquement par la pensée dominante, mais en même temps, il le fait d’une manière si édulcorée que c’est plus ennuyeux qu’autre chose.
En fait son intention est d’oeuvrer à l’intérieur de la pensée dominante pour l’infléchir quelque peu.
On est donc bien loin de Sartre.
M. Onfray est un intellectuel qui pense plus à valoriser son "originalité" qu’à agir pour le bien de tous.
Il est par conséquent tout à fait récupérable par le libéralisme car, et c’est le plus dangereux, il a du talent pour adapter des idées philosophiques révolutionnaires aux exigences de la société du spectacle.
En fait les idées qu’il développe, ils les récupère ailleurs, les mixe et les rend siennes.
En outre sa philosophie de l’histoire laisse vraiment à désirer, ce qui rend tous ses discours superficiels.
C’est un bon vulgarisateur, juste ce qui convient à la télévision.
Son message, en caricaturant, c’est : "la philosophie, c’est fun !"
La philosophie devient, avec lui, une sorte de produit qui permet à tout à chacun de 'briller' en société et de 'poser' en rebelle (sans l’être vraiment).
C’est pourquoi il est impossible pour M. Onfray de remettre en cause le capitalisme, c’est ce système qui le fait vivre.
Or ... "Comment peut-on être un anti-libéral conséquent quand on n’est pas anti-capitaliste ?"